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FENOUILLEDES AU XIV è.

Il serait convenable que ceux qui puisent dans cet article, pour publication lucrative ou pas, aient le savoir vivre soit d’indiquer leur source soit de faire un lien, merci.

– XIVe siècle –

Compléments les plus récents le 12 06 2024
  • Vingt accidents climatiques et autant de famines dans la première moitié de ce siècle mais la plus terrible reste celle de 1374. L’autre moitié sera marquée par la peste.
  • Catastrophe naturelle majeure ? Variation spectaculaire du cours de l »Agly en aval de Rivesaltes datée du 1er tiers de ce siècle. Des précédentes de l’étang de Salses à celui du Bourdigou en se limitant à un recul jusqu’à l’Antiquité tardive. Quand au tracé actuel du fleuve en Salanque, les templiers de St Hippolyte auraient leur mot à dire. Toujours dans ces années, vers 1320 le même phénomène a provoqué la dérivation définitive de l’Aude à Sallèles au nord de Narbonne, en rompant un barrage* d’époque romaine et entraînant la disparition du port de commerce de Narbonne et de désastreuses conséquences économiques. * Détournement de ce fleuve de son cours par Narbonne.

02/1300 : La vallée d’Arèze sise à l’ouest du col de St Louis, entre le Bugarach et les Fanges était dépeuplée. Acte de fondation de la bastide St Louis, les co – signataires en étaient le chevalier Guillaume de Castelpor* , le chevalier Guido Caprarius alias Guy Chevrier sénéchal de Carcassonne de 1301 à 1308 et représentant Philippe IV. Les bastides de St Ferriol, St Julia et St Just de Voisins suivront sous le même règne. Vous connaissez maintenant l’origine du nom Col de Saint Louis. Voir en 1262.

* Voir en 1262 la portée de cette affirmation nominative. Avec Dominique Dieltiens il devient Roger et Bernard de Castelpor ? S’agissant des années 1300 Roger introuvable dans les généalogies, wikipédia.

1302 : Troisième phase de réorganisation des fortifications royales, pensées pour impressionner l’Aragon. A Fenolhet et Peyrepertuse par l’ingénieur Girart de Royaumont.

Mais St Pierre de Fenouillet s’avérant trop difficile à défendre, il sera finalement démantelé, contrairement aux 5 fils de Carcassonne lesquels ont été réaménagés à l’issue de la Croisade. Cet abandon à contribué à figer les couches d’habitat et de construction d’ époque féodale qui débutent vers 780 – 820, à en faire la singularité de cette forteresse.

1303 : Un moulin à fer est signalé à Gincla.

1304 : Assemblée des Etats du Languedoc, pour accorder au roi les finances nécessaires à la guerre des Flandres où s’est illustré Raymond Ier du Vivier* aux côtés du roi de France Philippe IV le Bel. Boniface VIII ayant réuni des conciles défavorables au roi, ce dernier se serait inspiré de la méthode en organisant les premiers Etats Généraux pour servir ses desseins.

Tous les douze ans Axat, Caudiès, Latour, Sournia, envoyaient pour un mandat de trois ans, un député aux États du Languedoc, à Montpellier dès 1736. Pézenas voir en 1632. A Narbonne ensuite, son archevêque en était président né, ils siégeaient en la salle des synodes du palais épiscopal.

Relevé des feux taillables. Plus sérieusement en novembre 1306.

* Les du Vivier sont une des plus anciennes familles nobles du Fenouillèdes. présents depuis le XIIe siècle au minimum probablement dès le IXe siècle à en croire les légendes en vigueur  in situ. Ils pourraient être issus de la maison de Narbonne. Leurs armes respectives sont les mêmes et d’après l’acte de décès de Messire Pierre Hippolyte du Vivier le 16.03.1761. Cette prestigieuse maison aux hauts titres ecclésiastiques et militaires, sera en charge des droits de justice haute, moyenne et basse dans tant de paroisses.  La haute justice est le droit d’appliquer la peine capitale. Elle était accordée sur demande formulée au roi et susceptible de générer des dépenses fort importantes. Des membres de cette lignée ont été des hérétiques avérés,  donateurs aux templiers.

1305 : Bertrand de Goth élu Pape sous le nom de Clément V. Transfert du Saint Siège à Avignon. L’extermination des hérétiques bat sont plein.

29/ 11/1305 : Dénombrements d’Axat et de Caramany , nombre moyen de personnes par foyer :  4 à 6. Ce recensement dirigé par le sénéchal de Carcassonne sur ordre de Philippe IV  » Le Bel  » daté de ci dessus est en préliminaire avant avis favorable au souhait du chevalier Pons de Caramany d’être en charge du droit héréditaire de haute justice. Il recevra l’appui de Jacques II de Majorque, rappelons que Pons s’était replié de l’autre côté de la frontière consécutivement à la croisade ou peu après le traité de Corbeil, tout en restant maître de ses fiefs du Fenouillèdes.

Allez sur la courbe démographique 1841 – 2010.

1307: Dans le déroulement du susdit dénombrement, citation la plus ancienne du castrum de Caramany. Il est évidemment antérieur, voir en 1085. Avant l’époque féodale le village était implanté au voisinage du cimetière actuel, son église St Etienne est évoquée en 1259. La désignation occitane Karamanho est une possible agglutination d’un préfixe pré Indo- européen Kar = Rocher avec le latin Magna = grand.

Synonymes de kar : Calm, Quer tels Quéribus et Quérigut.

10 / 04 / 1307 : Concession royale autorisant le creusement du canal de Latour de France, sa prise d’eau était sise en amont du confluent de l’Agly avec le ravin des Canorgues / Chanoines à Planèzes. Il sera mis en service vers 1330.

13/10/1307  La première grande rafle policière de France : Sur ordre de Philippe le Bel, arrestation des Templiers sur tout le territoire national, au matin de ce jour y compris à Sournia, partout à la même heure. Les templiers sont suspectés de mœurs aussi inavouables que l’honnêteté de cette suspicion, leurs biens et leurs privilèges excitent les convoitises. Par ailleurs l’opinion publique n’admettait pas la déroute de l’Ordre en Orient, comment une mission divine pouvait – elle échouer? Le titre  est de Colette Beaune, agrégée d’histoire.

  • Disparition à Paris où il avait été envoyé en mission, de Raymond de Courbons templier au Mas Déu. Courbons ou Corbous hameau de Sournia. Robert Vinas cite un Ramon de Corbos comparaissant ultérieurement au procès de Lleida mais Bernard Alart ignore sa destinée suite à sa détention à Paris. En fin d’année le roi de France et Clément V exhortent les souverains de Majorque et d’Aragon à arrêter tous leurs templiers. On ne sait plus concernant le premier, quand au second il y répondra favorablement en cédant aux pressions de l’Eglise, tout en ayant déclaré peu auparavant ne pas disposer de preuves de leurs crimes et fait leur éloge.
  • Philippe le Bel  cède les droits de haute justice à l’un de ses chevaliers, Raimond de Canet, pour services rendus, relatifs aux châteaux de Fontcouverte, Sournia, le fief royal de Trilla …

1309 : Projet de création d’un port à Leucate, Philippe Le Bel achète le castrum aux Durban.

1312 : Suppression de l’Ordre du Temple au concile de Vienne. Le 28 avril dévolution à la commanderie Hospitalière d’Homps en Minervois des possessions du Temple de Sournia et de Prugnanes. Saint Arnac reste au Mas Déu.

13/10/1312 : Procès des Templiers à Elne, aucun n’est reconnu coupable ….

18/03/1313 : Bûcher de Jacques de Molay grand maître de l’Ordre, mort du Pape Clément V le 20 avril, décès de Philippe le Bel le 29 décembre, d’où la légende de la malédiction templière. Du point de vue local, disparition de Ramon Da Costa évêque d’Elne moins de deux mois après le procès qu’il fit aux templiers du Roussillon en 1310.

Hors de la France, par conséquent en Roussillon aussi, le Temple sera partout relaxé, ce que conteste J-B Alart suite à un interrogatoire par Mgr. Raymond Costa évêque d’Elne à Trouillas puis au Mas Déu devenu leur prison du 19 au 26 janvier 1310,  ils furent tous amenés à Lléida ( Lérida ) en 1311 pour   » Les soumettre à la torture  » . Des historiens actuels auraient – ils manqué d’attention en puisant dans les recherches  de leur prédécesseur ci dessus ?

28/10/1314 : Pierre V de Fenolhet* fils de Hugues de Saissac fait vicomte d’Ille par le roi Sanche de Majorque en dédommagement de la perte de la vicomté de Fenouillet. L’inquisition avait contraint sa mère Beatrix d’Urtx à se réfugier dans ses domaines du Roussillon puis chez les Hospitaliers d’Ille.

* Pierre VI selon les sources. Vers 1350 Pierre VII hérite de la vicomté de Canet.

1317 – 1462 : Dates de la viguerie de Caudièrs selon G. Gavignaud – Fontaine agrégée d’histoire mais il existe d’autres datations …

1317 : Le vendredi avant Pentecôte, serment de fidélité prêté par Raymond du Vivier au roi Philippe V pour ses châteaux d’Aussiéres, de Le Vivier, de Monfort avec les droits de haute et basse justice ainsi que pour ceux qu’il avait conservés à Caudiès, Fenouillet, Fosse, Lansac et Perles. J. Armagnac.

18/02/1318 : Création par Jean XXII du diocèse d’Alet, cents onze paroisses, dont trente dans la viguerie de Fenolhedes plus huit annexes.

Issu du démembrement de ceux de Narbonne et de Toulouse, trop étendus et aux menses épiscopales ayant induit un train de de vie indigne de leur mission chez certains prélats. Hormis la nécessité de remédier à ce qui précède ce morcellement était destiné à optimiser la lute contre l’hérésie. Ce diocèse circonscription ecclésiastique et fiscale, était constitué des quatre cantons audois de Belcaire, Axat, Quillan, Couiza, une partie de ceux de Chalabre et de Limoux. Le Donezan, le Capcir et le Fenouillèdes entre crête des Corbières et la frontière de 1258. Les archidiaconés carolingiens sont maintenus en dépit du chevauchement sur les diocèses de Narbonne et d’Alet..

Consuls et députés convoqués par l’évêque à Alet où se tenait l’assiette diocésaine. Assemblée annuelle des représentants du diocèse aux fins  de répartir la taille ou mande de la province fixée par les Etats et par diocèse.  Cette contribution était majorée du mande du diocèse, ses dépenses. Y siégeaient les représentants des trois Ordres : L’évêque, les barons, les bourgeois réunis par le roi à titre consultatif. La session durait généralement trois ou quatre jours. Le Fenouillèdes y était représenté par un député désigné par roulement dans les paroisses de Axat, Caudiès, Saint Paul, Latour, Sournia. Le même fonctionnement était en vigueur à Aunat, Belcaire, Rodome, Roquefeuil, Latour de France… Impôts royaux.

S’agissant des Etats du Languedoc, Caudiès, St Paul et Sournia envoyaient chacune un représentant tous les 3 ans.

Les consuls ou capitouls représentaient la communauté villageoise, le pouvoir municipal, leurs attributions, variables selon les auteurs,  étaient liées à l’importance de la paroisse. Ils étaient en charge de la répartition et de la perception des impôts et droits. Ils tenaient à ces fins le compoix ou registre des contribuables. En cas de levée d’hommes et d’un nombre de volontaires insuffisant, ils désignaient les futurs soldats.  Au XVIII è. s’y ajouta le rôle de police. Ils étaient le plus souvent élus par les habitants pour un an et en la présence assidue du baile. Perpignan, Collioure, Villefranche furent ainsi administrés respectivement dès 1197, 1294, 1302. Béziers, Narbonne, Toulouse en 1131, 1148 et 1188. Le premier consul était issu du premier des trois bras, soit quelqu’un des plus aisés. Le second était choisi chez les métayers des nobles ou des bourgeois. Le dernier était un brassier.

Le protocole de l’élection variait selon l’importance de la paroisse, à Caudiès l’élection consulaire avait lieu chaque dimanche de Pentecôte. Les Caudériencs étaient convoqués au son de la cloche. Les nouveaux élus ou consuls modernes revêtaient la livrée consulaire, le chaperon et le manteau. Puis ils se rendaient chez le maire pour prêter le serment d’usage, genou à terre et les mains posées sur les Saints évangiles. Enfin cette cérémonie solennelle se concluait à l’église.

01/03/1318 : (1327 d’après Pierre Vidal) Jean XXII élève au rang de collégiale l’abbaye (ou prieuré ?) de Saint Paul, laquelle disposera hormis le doyen, le pré-chantre et le sacristain, de douze chanoines et jusqu’à trente sept prébendiers. De prébende, revenu attaché à un titre ecclésiastique, clercs, bénéficiers  moindres. Les chanoines y étaient connus pour leurs mœurs scandaleuses.Il en reste le chapitre, lequel comprend éléments de cette période.

A cette date Saint Jacques de Joucou demeure la seule abbaye* du pays. Elle est unie à la collégiale de St Paul. Jusques là l’église St Pierre ( Inscription 1313 au dessus du parvis ) et le monastère bénédictin de St Paul étaient administrés par un doyen chanoine de Narbonne avec le titre d’archiprêtre du Fenouillèdes.

* Celles de Saint Paul de Fenouillet, Saint Pierre à Fenouillet et Saint Martin Lys n’ont plus ce rang ou sont rasées.

1319 : Ordonnance de Philippe V  » Le Long « * relative au salin de Carcassonne lequel avait le monopole sur le Fenolhedés. L’achat et la vente de sel sont libres moyennant un droit de leude ou de transport variable selon la bête de bât. Toutefois chaque feu, hormis les plus pauvres, devait s’acquitter tous les 6 ans d’une taxe de 60 sols tournois.

* Règne de 1316 à 1322.

Livre de poids, 1 livre prime = 489 gr.  1 livre carnassière + 1kg, 467.

1320 Sabarda : Armement de la garnison, Le châtelain Jean de Fayello reçoit … Les garnisons et l’armement des forteresses royales des Corbières, L. Bayrou, renvoi n° (36).

Châteaux de Fenouillet, A. Soutou.

24/08/1321 : Bûcher de Bélibaste à Villerouge Termenes. Le dernier parfait  ( Clergé ) né vers 1280 à Cubières sur Cinoble. Ce berger dut fuir en Aragon après avoir assassiné Barthélémy Garnier qui l’avait dénoncé à l’inquisition. En mars 1309 il s’évada de Carcassonne,  sur le chemin de l’exil il s’installa momentanément à Planèzes grâce à l’appui de villageois adeptes du catharisme et de de Pèire Maury un berger de Montaillou en Ariège lui même pratiquant. Guilhem Bélibaste suite à une trahison fomentée par les inquisiteurs de Pamiers, revint en Cerdagne où ces derniers l’attendaient …

1328 : Les Hospitaliers perçoivent quarante huit redevances à Sournia.

20 / 06 / 1328 : Les estagellois obtiennent confirmation du droit d’établir un barrage sous le château de Latour de France aux fins d’irriguer et d’alimenter leurs moulins. Docteur Elie Malé, Mémoire de Pierres, Les Presses Littéraires 2017.

09/1329 : Bûcher à Carcassonne du nommé Limoux Négre. L’inquisition déclara ce Saint Paulais, coupable d’avoir jeûné en 1326 dans une grotte  sous le roc de Capronne, peut être l’actuel ermitage de Galamus.

Vers 1330 : Latour de France : creusement de la Balme, tunnel de dérivation de l’Agly par une percée dans le rocher sous Latour. L’objectif est l’amenée d’eau à des fins meunières et l’irrigation du Plan de las Feixes. Bernard Guillaume du Vivier étant seigneur du lieu sur décision de Philippe VI de Valois en considération de services rendus pendant les guerres. Réaménagé par Guillaume de Belcastel en 1443. En savoir plus, beaucoup + sur la Gazette de Triniach.

Décret de Philippe VI en faveur d’Estagel, relations transfrontalières relatives à l’irrigation.

1331 – 01/08/1391 : Gaston III de Foix dit Phébus, on lui attribue SE CANTO(TA), L’hymne du Fenouillèdes et de l’Occitanie, en Fenolhedés les parents des baby boomers le connaissaient par cœur. André Carol en fait une sorte de chant de  ralliement des résistants hérétiques, Radio Londres avant l’heure, les vers auraient un double sens caché. Cette chanson serait antérieure à Phébus.

1334 : Jacques Fournier, inquisiteur et abbé de Fontfroide devient le Pape Benoit XII.

1340 et 1346 : Alertes avec l’Aragon. Particulièrement suite au décès de Jacques III de Majorque en 1344.

Au plan national le 25 août 1346 c’est la défaite de Crécy.

20/03/1342 : Philippe VI lance la gabelle.

1344 : Le Bézu et le château d’Albedun, curieusement devenu le château des templiers sur les cartes modernes. Village voisin du Fenouillèdes côté nord et sis dans le périmètre des mystères de l’abbé Sauniére . C’est son castrum, perché sur une échine rocheuse surplombant la Blanque, qui nous intéresse. A nouveau* un faux monnayeur y est arrêté, le nommé Guilhem Cathala neveu de Benoit XII y réalisait de fausses pièces d’or, du plaqué sur un vulgaire métal. Il était passible de la peine de mort par ébouillantage ou pendaison, cependant il ne sera pas exécuté. Son célèbre oncle pape en Avignon serait-il intervenu ? Nous ajouterons en toute modestie que Benoit XII, natif de Saverdun, est mort en 1342.

* Déjà en 1307 Othon d’Aure y fut accusé de crime de fausse monnaie.

Le château de Le Bézu  templiers.org/bezu

Château de Le Bézu  chateau.over-blog.net/

A propos de templiers, signalons une mine d’or à Blanchefort près de Rennes les Bains… Les templiers étaient fort probablement dans ces parages. Ce que réfute Simon Jean par défaut d’indices avérés. Voir en 1153.

Le royaume de Majorque ayant été démantelé, le Fenouillèdes est à nouveau mitoyen avec l’Aragon. Pierre IV dit le Cérémonieux en est le roi.

1346 : Philippe VI convoque les États généraux, à Toulouse afin de lever des fonds au début de la guerre dite de 100 ans, 1337 à 1475.

La Porte de St Louis devenue Chât. des Maures : C’est Philippe Le Bel qui aurait décidé sa construction pour garder l’axe majeur entre la vallée de l’Aude et Caudiès.

Vers 1346 les châtelains du Fenouillèdes se seraient ligués contre le roi d’Aragon autour de Béranger du Vivier. Evénements datés de 1376 par G.Gavignaud-Fontaine.

1347 à 1358 Archives du Vatican : Colletoriae, t.158, Fm7ov. Liste de paroisses de l’archiprêtré de Fenouillèdes ( Siège à Caudiès ) ne mentionnant que : Axat, Belesta, Cailla, Campoussy, Caramany, Cassagnes, Escouloubre, Feilhuns, La Tour, Maury, Montalba, Montfort, Prats, Puilaurens, Rabouillet, Rasiguères, Roquefort, St Paul, Trevillach, Trilla, Vira. Mystère quand à ce qui l’a motivée, tirée d’un article d’André Bonnery en PDF : Le Razés historique, permanences et ruptures. Cette énumération semble extraite de Elie Griffe en 1933 dans https://www.mgh-bibliothek.de/dokumente/b/b033041+0001.pdf page 9, lequel n’apporte pas plus d’éclairements.

1348 : La fameuse peste de… En fait 9 épisodes vont se succéder jusques en 1401. A terme en Catalogne, Nord comprise, les deux – tiers de la population seront décimés. Cela étant les pires épidémies semblent être celles du XVII è.

1349 : Pierre de Fenouillet vicomte d’Ille et de Canet, lieutenant et envoyé de Pierre III d’Aragon *, auprès de Philippe IV de Valois pour la restitution des seigneuries du Carladés, Montpellier et alentours, mit à profit ce déplacement pour demander la levée de saisie de la vicomté de Fenouillet confisquée à ses aïeux sur fond d’hérésie. Il n’obtint pas plus de succès que quand à son mandat royal, ce droit lui est refusé comme entre temps au Vatican ( Donc av. 1305 ).

* Après avoir été procureur de Jacques II de Majorque, frère de Pierre III Le Grand. Ce dernier venant d’anéantir le royaume de Majorque.

1351 : La seigneurie de Rabouillet comprenait entre autres lieux : Cucugnan, Fontcouverte, Roquefort, Soulatge, Sournia… Le seigneur en était Guilhem de Peyrepertuse. Les communautés énumérées en 1459 se sont ajoutées ultérieurement.

1355 : En octobre, novembre, chevauchée du prince noir, fils du roi d’Angleterre Edouard III. Lui même petit fils de Philippe le Bel. Ses Grandes Compagnies de routiers, mercenaires licenciés, dévastèrent tout le Languedoc qu’ils trouvèrent démuni de forces. L’armée française était occupée avec les anglais. Certaines communautés du diocèse paient pour s’épargner leur installation.

19/09/1356 : Bataille de Poitiers : Bien que quatre fois supérieures en nombre, défaite des troupes de Jean le Bon face à celles du prince de Galles, le prince noir, surnom tiré de la couleur de sa tunique. Le roi est emmené à Londres via Bordeaux.

1360 : D’après Louis Fédié, Charles V en conflit avec les rois d’Aragon et de Navarre n’était pas en mesure de neutraliser les routiers, les avait missionnés pour venger Blanche de Bourbon reine de Castille, empoisonnée en 1359 par ordre de Pierre le Cruel son époux. Arrivés dans la région ils se séparèrent de Henri de Trastamare et de Du Guesclin pour se livrer au pillage en plusieurs vagues jusques en 1390. Plutôt que d’aller en appui du comte Henri de Trastamare en Castille.

Blanche fille de Pierre Ier duc de Bourgogne ( Voir en 1250 pour cause d’homonymie troublante ) voulant échapper aux dangers qui la mettaient en péril, se serait réfugiée à Peyrepertuse pendant cinq à six ans et de là à Rennes les bains pour ses écrouelles ( tuberculose ). D’où la source de la reine. Elle cru pouvoir rentrer en Castille en toute sécurité mais…

Louis Fédié est soupçonné d’avoir amalgamé légendes et réalité. En contrepoids nous produisons une synthèse tirée du livre de René Quehen… – Le roi d’Aragon permit à la reine de Castille et à ses enfants d’aller rejoindre son mari à Peyrepertuse, Blanche aurait perdu un gobelet dans la Font del Jacquette sur le versant de Rouffiac…

Mala Gent / Mauvaises Gens, soit les Grandes Compagnies perçues par les roussillonnais lesquels eurent droit à leurs exactions en 1361 et 1362. Certains de ces mercenaires étaient à la solde de Jean Ier d’Aragon. D’où qu’ils viennent, leur passage fut particulièrement éprouvant pour les habitants, à en être frappés d’excommunication.

Cette année là à Compiègne, au retour de captivité de Jean le Bon, sont frappés les premiers francs en paiement de la rançon financée par une collecte dans tout le royaume. Franc était interprété comme libre dans le vocabulaire médiéval. Cependant la livre ne tardera pas à être privilégiée. Rappelons au passage que l’Aquitaine fut donnée aux anglais pour obtenir la libération du roi.

1362 : Guillaume de Grimoard du hameau de Grisac, au Pont de Montvert (48) devient pape sous le nom d’Urbain V.

04 / 1362 : En dépit de l’offensive de Pierre III de Voisins, en Fenolhedés. Des bandits venus d’Espagne via le Roussillon et les Corbières, menés par le comte de Trastamare, ravagent le pays, actes de cruauté les plus atroces. Destruction définitive de Rennes le château, ses fortifications avaient été relevées par Pierre III et ses ascendants.

Depuis la date 1360 nous avons produit diverses versions des écrivains régionalistes relatives aux Grandes Compagnies. On a maintes fois évalué leur degré de fiabilité, il est peut –  être opportun de regarder ailleurs. Citons Robert Maillard dans Chronique de l’humanité :

1366 : Du Guesclin entraîne en Espagne, pour le service de Henri de Trastamare, en lutte contre son frère Pierre le Cruel, les troupes des Grandes Compagnies.

1363 : Planèzes, acte de naissance tardive d’un village castral. L’habitat actuel en contrebas de l’église romane St Pierre, témoin vraisemblable d’un castrum carolingien.

05/1364 : Des routiers ( Grandes Compagnies ), ont leur repaire à Montalba puis à Tarérach qu’ils assiègent. Délogés par une coalition des villages alentours dont Vinça alerté par ses sentinelles postées in situ … Margault Coste FRAMESPA ( UMR 5136 ).

Vers 1365 – 1380 : R. Sala estime la population de Perpignan dans une fourchette de 12 000 à 16 000 habitants.

Vers 1366 : Le syndic et vingt cinq convers de Prouille accompagnés d’hommes d’armes s’emparent par surprise du château de Fenouillet et en chassent son gouverneur Pierre d’Otti. L’archidiacre de Fenouillet et l’évêque d’Alet dévouèrent les religieuses de Prouille.

La citadelle de Fenouillet aurait abrité intra muros l’abbaye ou prieuré St Pierre où résidait le susdit prélat. Cela est contesté. Selon André Soutou, alors sur le déclin elle aurait été rattachée au monastère de Prouille en 1207. Rappelons que le château est dit St Pierre.

Homonymie :  Attention à une éventuelle confusion avec Fenouillet écart de Alaigne dans l’Aude et dont le monastère de Prouille était seigneur.

1367 : Implantation des De Montesquieu à Caladroi. Originaires de Montesquieu-Lauragais. Mariage de Saix de Montesquieu avec Géraude de Fenouillet. Les de Fenouillet seigneurs de Coustaussa et de Caladroi étaient une branche différente de celle du château éponyme.

Taîchac ou Taissac : De nos jours un écart de St Martin de Fenouillet, première mention d’un château.

03/04/1367 : Bataille de Najera, le roi de Castille Henri de Trastamare y est vaincu par Pierre  » Le Cruel  » assisté du prince noir. Henri de Trastamare trouvera refuge à Peyrepertuse en mai. Après moult péripéties, il parviendra à reconquérir son trône avant la fin de l’année.

Et encore une ! Les limites des historiens et linguistes catalans, à en polluer le Département et le bord des routes du côté d’Ille et d’Estagel.

1370 Fenolhedés :

… des mentions médiévales, telles que Fenolhedés en 1370, qui ont été faussement francisées en  » Fenouillèdes  » par les les auteurs de HGL qui ont francisé Fenolhedés en Fenouillèdes.

André Soutou, Identification des deux châteaux et de l’abbaye de Fenouillet / Annales du midi /1973 / 85-114 / pages 435-442. HGL pour Histoire Générale du Languedoc, œuvre de 2 dominicains et LA bible des historiens qui suivront.

Fenolhedés figure l’année suivante sous la plume de Guilhèm de Peyrapertusa seigneur de Rabouillet.

Fenolhedés ou Fenolheda ?

1374 1375  Suite conflits France – Aragon opposés aux Majorquins * : Arsa, Corbous, Séquières, anéantis par les routiers du parti de Majorque. Considérant que tant de châteaux des environs sont tombés dans l’oubli à dater de là. Les historiens estiment qu’il peut être imputé aux routiers, leur destruction. L’archidiacre du Fenouillèdes, seigneur d’Arsa eut à rendre des comptes au roi qui était très mécontent. L’affaire s’apaisa l’année suivante. Charles V accorda à l’archidiacre des lettres de rémissions par l’intermédiaire de son frère le duc d’Anjou, le gouverneur du Languedoc. La chapelle Saint Laurent  sur le Plan de l’Arco / Arsa  aurait été épargnée. sa frise remarquable permet de la dater du XII è. mais deux fenêtres évoquent le X et le XI è.

* Renversement d’alliance temporaire en août 1374, France et Henri II de Trastamare roi Castille côté Royaume de Majorque coalisés contre l’Aragon, 6000 hommes ( Bretagne, Provence, Gascogne ) sévissent en Roussillon puis Conflent avant de passer les Pyrénées.

Vers 1375 – 1376 : Pénétration de mercenaires castillans. Les Grandes Compagnies assaillent Puilaurens, elles y séviront aussi en 1381, 1438 – 1439 …

20/09/1378 : Jusqu’en 1415 grand schisme d’occident. Deux papes ayant été élus puis trois, il vont mettre toutes leurs forces armées et spirituelles à éliminer leurs adversaires réciproques, par suzerains interposés.

1380 – 1388 : Un neveu de Charles VI, le duc de Berry est gouverneur du Languedoc. Il est le commanditaire de célèbres manuscrits avec enluminures  » Les Très riches heures du duc de Berry « . Charles VI devenu fou, dès 1392 Jean de Berry en fut le régent. Ce mécène est passé dans le panthéon local sous le nom de Jean de France, au titre de sa cruauté et de sa rapacité pour avoir mis en coupe réglée la province. Mais pour maître Louis Fédié, Jean de France n’est autre que le fils de Philippe VI de Valois, Jean le Bon = Jean II le Bon. Quoi qu’il en soit, quand le cers se déchaîne, on raconte que c’est Jean de France qui passe.

1386 – 1396 : Règne de Jean Ier d’Aragon, aîné de Pierre IV.

1389 : Dénombrement des fiefs nobles.

Serment de fidélité de Guilhem de Sornhe ( Sournia ) pour Aïchous, Campoussy, Corbous et Sournia.

1389 – 1391 Conflit France – Aragon contre Majorque : Incursions éclair en Roussillon, Conflent, Ampourdan, frontière avec le Languedoc de bandes de brigands dont Jean III d’Armagnac tenait les ficelles. Réplique en 1391 du gouverneur du Roussillon Guillabert de Cruilles à Rasiguères où ses forces éprouvèrent de grandes pertes, pendant ce temps un autre corps français arrivait au faubourg Nôtre Dame de Perpignan. Page 424 du lien.

Selon A. Bayrou une compagnie s’empara du château de Rasiguères en 1390.

1390 : Cour des Aydes de Montpellier, jugement en appel des affaires fiscales, répression de la contrebande, répartition de la Taille…Fixation définitive en 1467. Voir en 1523.

Ordre de Jean 1 è. au gouverneur du Roussillon, d’attaquer les Compagnies lesquelles étaient basées dans les châteaux des Corbières et du Fenouillèdes.

02/09/1393 : Il est interdit de vendre et d’acheter en Roussillon et Cerdagne du fer provenant de Ste Colombe sur Guette en prétextant qu’il serait de mauvaise qualité. C’est évidemment une disposition stratégique en période troublée.

16/05/1396 : Disparition accidentelle de Joan 1er d’Aragon, victime d’une chute de cheval lors d’une partie de chasse. Ce malheur fut interprété comme une manifestation de la colère divine à l’encontre des nantis et généra une révolte. Très affecté et soucieux du sort de l’âme du défunt, un de ses conseillers et chambellan le chevalier Raymond III de Périllos cousin des De Peyrepertuse s’obstina à s’imposer un dangereux périple à destination du Purgatoire de St Patrick sur l’île du même nom en Irlande. Compte tenu des saufs conduits nécessaires à son pèlerinage, il s’en alla en Avignon le 08/09/1397 ou 98  auprès de Benoit XIII – Pédro de Luna qu’il avait déjà longuement côtoyé, puis chez Charles VI dont de sa cour il fut membre en tant que page,  ensuite à la rencontre de leurs homologues de Londres, Canterbury, irlandais.

Purgatoire de St Patrice

Ramon de Périllos et le purgatoire de St Patrick, losbabaos.canalblog.com

Ramon de Perellós et Bernat Metge, persée.fr/doc/hispa

Périllos anciennement Périlhos  village ruiné en cours de restauration, fusionné à la commune d’Opoul en 1972, sise à 20 km au nord de Rivesaltes et des plages de Leucate – Barcarès. Il serait regrettable de séjourner à proximité sans visiter ces sites remarquables. Le modeste château de Périllos face à la citadelle St Laurent de Sauveterre alias Salvaterra en catalan édifiée sur ordre de Jacques Ier d’Aragon dit Le Conquérant par charte du 15/05/1246 en renforcement d’un édifice féodal construit sur un ancien oppidum. Ce sont des réfugiés du Languedoc qui peuplèrent ce village perché, probablement des faydits puisque les curés nommés par l’évêque d’Elne dans l’actuel Roussillon n’y avaient pas droit de cité. A sept siècles de là, que ce soit à Opoul, Tautavel ou Vingrau on est d’emblée frappé par la  vivacité de l’occitan dans ces localités réunies au Roussillon depuis 1258.

Salvaterra, Sauveterre en Français paraît ainsi être  issu de Sauveté, villages placés sous la protection de l’Eglise et jouissant de nombreux privilèges mais cette forteresse est d’origine Aragonaise, voir en 1050. Localement cette place forte est dite phonétiquement Castell del Seignou donc par les catalans. Voir en pages Toponymie occitane en Pays Catalan.

Opoul anciennement Oped pour oppidum.

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