De J-C au V siècle en Fenouillèdes

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Il serait convenable que ceux qui puisent dans cet article, pour publication lucrative ou pas, aient le savoir vivre soit d’indiquer leur source soit de faire un lien, merci.


49 : Colonia Victric Julia Septimanorum Baetarae, colonie fondée par les vétérans de la VIIe légion, ou la naissance de Béziers. On remarquera le vocable ‘ Septimanie ‘.

Le pro – consul Rufus Festus Avienus indique que la vallée du flumen Sordus ( l’ Agly ) est peuplée par des Ibero ligures, les Sordi, se plaisant dans des lieux d’accès difficile. Ce sont les Sordons.

77 : In ora regio Sardonum intrusque Consuanrum, flumina techum, Vernodubrum. Pline l’Ancien +23 – 79 : En évoquant les Sordes et le Verdouble, cite une autre peuplade établie plus à l’intérieur des terres, les Consuaranis ou graphies approchées. Ces supposés Volques voisinaient avec les Ceretanis ( Céret ) sur la frontière actuelle, les Atacins du fleuve Atax c’est à dire l’Aude. Ces ethnies appartenaient-elles à la nation Volque ou étaient elles d’origine Ibère, Ligure ? Les spécialistes divergent, Jean Abélanet identifie par le biais de toponymes locaux ( Vernodubrum, Besalda,  Adasig peut –  être ) une origine liée à la colonisation par les Tectosages de la Narbonnaise vers- 300.

Consorani :  Lugdunum Consoranum si vous préférez Saint Lizier sur les bords du Salat en Ariège, fondé par Pompée. Le territoire des Consoranis correspondait au piémont pyrénéen entre Aude et Garonne. Géographie des Pyrénées – Orientales.

100 : A  Caramany sur la rive gauche de l’Agly habitat au voisinage du Pont Rose, celui noyé suite à l’édification du barrage. Cette implantation sera délaissée au IV è siècle. La ferme romaine du Pla de l’aîgo.

Vers 200 à 240 : Saint Paul – Serge évêque métropolitain de Narbonne. Deux versions cohabitent :

  • Saint Paul Serge proconsul de Chypre premier évêque de Narbonne sous le pontificat de Fabien. Liste jusqu’à monseigneur Dillon de 1762 à 1801wikipedia.org/wiki/Liste-des-archevêques-de-Narbonne.
  • Nom d’emprunt en hommage au susdit proconsul qui aurait été converti par l’apôtre Paul. Ce dernier aurait évangélisé Narbonne vers les années 60. 240 situe approximativement le décès de l’évêque.

220 à 270 : Les briques* des grandes arches du viaduc ou pont – aqueduc d’Ansignan seraient de cette date d’après analyse du laboratoire d’archéométrie de l’université de Rennes. Il serait plus opportun de parler de  » Viaqueduc  » compte tenu du passage routier et de celui de l’eau. On ignore toujours quelle fut sa fonction. Ces ouvrages n’avaient pas obligatoirement un usage domestique ou irriguant. En témoigne celui du Grand Barbegal, non loin d’Arles sur Rhône, qui alimentait une importante meunerie puis Arles.

* D’autres ont été datées de 720 à 850. Archéomagnétisme.

Les fouilles préalables à la construction du barrage de Caramany ont livré à Le Mas ( Bulletin A. A. P-O 1994 ) un noyau d’habitat  qui a perduré pendant les sept premiers siècles de notre ère et qui pourrait correspondre à un Ansignan primitif. Cette villa est ainsi contemporaine de celle du Mas Camps datée du I er au V è siècles et du site voisin de Roubials au confluent du Maury lequel a livré notamment un four de potier et un à tuiles du I – II è siècles avec des éléments cultuels.

256 : Invasions par les Sueves, peuplade germanique venant de l’Elbe, à destination du nord-ouest de la péninsule ibérique et par les Francs. A propos de la déferlante barbare, migration progressive germanique tend à être préféré à invasion brutale.

270 : Invasions des Alamans, tribus de Germains rhénans.

285 : Sous Dioclétien colonisation du Fenouillèdes, par les vétérans de la 7éme légion ?

De nombreux villages du Fenouillèdes dateraient de villas gallo romaines, notamment ceux au suffixe en ‘ac’, ‘ach’, ‘anes, anum’, ‘ia’ et avec une terminaison en ‘A’ porteraient le nom de leur propriétaire fondateur. Ac et Ach seraient d’origine celte*, les suivants d’ascendance romaine. Cependant les auteurs ont des positions divergentes, à les suivre à la lettre, les suffixes en ‘ ac’ s’étaleraient  des Volques aux gallo – romains et même jusqu’au XI è. siècle! Ceux en ‘anum’ iraient du II è. siècle avant notre ère au  IV è. suivant! Ils en sont à se demander si ces désinences ne seraient pas quelquefois corrélées à un choix subjectif, si des terminaisons gauloises auraient pu avoir été supplantées par un type romain ?

  • Ansignan = Ansinianum, la villa d’Ansinius
  • Sournia = Saurinianum, la villa Saurinius. Une hypothèse est proposée par des toponymistes Sournia pourrait dériver de Consuarani. Des Gaulois qui auraient vécu dans la vallée de la Desix ?
  • Trévillach = Trebelliacum, la villa de Trebellius. Pour les autochtones Trévillach serait la corruption occitane de 3 villages. Allusion à Séquières et à Roquevert inclus dans le terme de Trévillach suite aux chambardements de 1789, en oubliant que l’appellatif Trevillach est très antérieur à ce  regroupement.
  • Campoussy, Cuxous, Lansac, Taichac, Barosa 955 = Vira  ?  …

*Mais cette filiation n’est que ce qui est généralement admis. Rapportée plus particulièrement à l’aire géographique Centernach, Tarérach, Triniach,  H. Guiter est de ceux qui y voient des toponymes de genèse carolingienne. Ces territoires auraient été reçus pour services rendus face aux Maures et porteraient le nom du pays d’origine des nouveaux possédants. Les suffixes en anum et leurs adaptations auditives seraient à interpréter comme qui appartient à… Admettons, mais il doit exister des exceptions notamment Soulane, pour un lieu abrité et exposé plein sud. En inadéquation avec le sens pré-cité.

  • Soulane : Francisation du languedocien Solanalh ou du catalan Solana ? Sol = soleil et anes, ana-ano = endroit, lieu.

  Et encore une !  Problèmes des limites de nos historiens.  Ces terminaisons en anes, ana, ano, ne sont pas absentes du Fenouillèdes, n’en déplaise au  » Catalent  » référence départementale en la matière. Sinon où sont ceux pré – cités, ainsi que :

  • Cugnanum / Cucugnan.
  • Prunhanas / Prugnanes
  • Tulhan, Toliano en 958 / Col de Tulla entre Gincla et Fenouillet.
  • Trilianum / Trilla.
  • Trivilianum  / Trevillach.
  • Viranum / Vira.
  • Agradanos, Aguzanos / Prats.
  • Caucano 958  / Montfort sur Boulzane, au sud – ouest de ….
  • Pricilianos ou Poziliano 974 ou Pesilhan ou Piziliani 982 / Pézilla de Conflent,
  • Rapane / Trevillach et carte IGN !
  • Rocha Samardana / Fenouillet, préfiguration du Sabarda du XIII è.
  • Villa Donacanum  844 / Quérigut donnera son nom au Donezan.

Sûrement pas en Catalogne Nord !  Les 10 premiers dénichés en une recherche limitée à une demi – heure dans des livres antérieurs à celui impliqué ci – dessus. C’est en tout cas une des trop fréquentes énormités écrites à l’encontre du Fenouillèdes par des auteurs catalans pourtant au panthéon de leur spécialité. On comprendra mieux en sachant qu’il s’agit du même auquel le Conseil Général s’est appuyé en préalable aux panneaux routiers Fenolheda, > pages A – Propos. Peut – être une méprise consécutive à une crise de désertification des plus sévères de l’Hexagone, quantité de marqueurs purement oraux se sont obligatoirement perdus; > l’analyse démographique à la date 2010. On aura remarqué leur concentration sur un axe de  8 km orthodromiques entre Prats et Trevillach.

Villa : Cela consiste en quoi selon les époques, Laure Verdon, agrégée d’histoire.


313 : Edit de Milan : Constantin 1er impose le christianisme romain dans tout l’empire. Il initiera l’élévation de la basilique du St Sépulcre sur la tombe du Christ. Son fils Constant sera assassiné à Elne en 350, castrum Helenae du nom de sa mère ? Elne est la  » Légendaire  » Pyrène ou Pyréné, favorisée par le déplacement de la via Domitia, elle supplante sa rivale Ruscino.

Le culte constantinien fut pratiqué à Narbonne. En témoignent :

  • La crypte paléochrétienne.
  • La basilique du Clos de la Lombarde édifiée à la fin de ce siècle en superposition d’une domus ou villa à portiques. C’est la plus ancienne cathédrale de Narbonne. Les cultes païen et chrétien  y ont été célébrés concomitamment notamment celui d’Isis protectrice des marins et associée à l’amour.
  • Dans une moindre mesure car construite à dater de 456, la basilique consacrée à Saint Félix de Gérone.

375 : Les Wisigoths vassaux des Huns, poussés par les précédents et les Alains, venus de Scythie et de la Volga, passent le Danube avec l’accord de l’Empereur Constance et du Patriarche de Constantinople, sous condition de conversion au christianisme Arien. Méprisés par les Romains, cela se retournera au péril de ces derniers  …

Arianistes : De Arius évêque dissident de l’église byzantine. La conversion à cette hérésie a été tolérée jusqu’au règne de Léovigild 568-586.

381 : Concile de Nicée en Anatolie. Théodose impose le christianisme romain religion d’Etat. L’arianisme est en voie d’élimination. Peut être dès 325 sous Constantin ?


404 : Les Wisigoths prennent Collioure. Probable essaimage en Fenouillèdes. Ces nomades vont aller se sédentariser à Rhedae, le futur Rennes le Château.

31/12/406 : Les Vandales, les Alains et les Suèves franchissent le Rhin a Mayence.

409 : Ces Germains passent en Espagne. Les Vandales originaires de l’Elbe et de la Vistule.

Les Alains et Suèves de la vallée de l’Elbe. Les premiers atteignent la Mauritanie en 429. Ils prendront Carthage le 19 octobre 439.

24/08/410 : Alaric investit Rome. Il capture Galla Placida fille de l’Empereur Théodose. Selon St Ambroise de Milan dont les écrits sont au Vatican, les wisigoths auraient ramené dans le Razés, via Toulouse, le légendaire trésor du roi Salomon.

412 ou 413 : Le roi Athault successeur d’Alaric prend Narbonne, il y épouse l’année suivante Galla Placida.

418 : Royaume Gallo Hispanique jusqu’en 476 ou 478. Toulouse devient capitale wisigothique d’un royaume couvrant l’Aquitaine jusqu’à la Loire et la plus grande partie de l’Espagne. l’Empereur Honorius concède en qualité de confédères la Narbonnaise et une grande partie de l’Espagne à Wallia successeur d’Alaric en récompense d’avoir expulsé les Germains de L’Ibérie.

Ces  » Barbares  » chrétiens orthodoxes arianistes arboraient une croix byzantine, celle de Constantin et mère de nôtre croix occitane*. Les Wisigoths étaient tous égaux entre eux. Chacun pouvait être élu roi lors d’un concile, ce sont les origines du parage occitan célébré par les troubadours et les premiers chevaliers. En raccourci cela désigne une culture égalitaire fraternelle et solidaire. Ils étaient inhumés habillés, les indigènes en linceul. Ils ne tardèrent pas à s’affranchir de leur fidélité envers Rome et étendirent le territoire qui leur avait été concédé.

A l’époque celui qui n’était ni d’ascendance grecque, ni romaine était désigné barbare, sans le discrédit au sens actuel.

  Et encore une !  Eludassions du fait des historiens catalans, comme si cela n’avait pas existé ou serait une Vérité dérangeante ?

Aucun de ceux nombreux que nous avons lu ne fait la moindre allusion à cette croix, motus et bouche cousue ! Pourtant en tant qu’emblème des wisigoths elle a forcément durablement flotté sur les futurs comtés catalans, donc ceux des Pyrénées – Orientales :  Conflent, Cerdagne, Roussillon et Vallespir. Ce drapeau est de nos jours invisible en 66, que ce soit dans les écrits de ses historiens régionalistes, sur les bâtiments publics, les pôles touristiques…  ou sur les étals des Paysans.

Cimetière wisigothique d’Estagel.

Croix wisigothique.gouv.fr/  Une de ses formes les plus approchées de la suivante.

Croix occitane ou de Toulouse. CQFD   Contradictions avec le lien, des plus fiables, qui précède, à en être mis à mal. 

* La Croix Occitane, B. de la Farge, édt. Loubatières.

Vestiges d’une occupation des V – VII è siècles au confluent du Maury.

Vers 445 : Le diocèse de Narbonne érigé au IV è siècle est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain.

462 : Narbonne capitale Wisigothique de la Septimanie. Au siècle suivant sous le règne de Lieuva de 567 à 572. En même temps un autre roi siégeait à Tolède.

Le Fenouillèdes se retrouve, à nouveau ( Romains ), dans la grande banlieue d’une capitale, Sournia le plus éloigné en est à moins de 70 km orthodromiques.

D’après G. Frêche la première mention de la Septimanie date de 473. Jusqu’au X è. siècle elle va englober la totalité du nos quatre départements côtiers du Languedoc Roussillon plus une partie de la Lozère. Le mot Septimanie semble lié aux Wisigoths et à leur chiffre 7 selon l’hypothèse la plus communément admise. Pour les 7 évêchés de la narbonnaise,: Narbonne, Toulouse, Nîmes, Agde, Lodève, Uzès et Béziers.

Sont également avancés les Septimans, soldats de la VII è. légion de Jules César. ( Voir ci-dessus en 49 )

Vers 473 : Création de la Septimanie : D’après G. Frêche sa première mention figure sur une lettre de Sidoîne Apollinaire, évêque de Clermont d’Auvergne.

  Et encore une !     Septicémie* collective : Quand en 2005 G. Frêche , président de la toute jeune région Languedoc Roussillon ( 1964 – 2015 ) s’est piqué de rétablir la dénomination Septimanie, ces pauvres catalans se sont levés tant qu’ils sont, maire d’une  » Ville  » du Capcir et l’historien Ramon Gual* en tête, révulsés d’entendre que leurs vallées y appartinrent. Le tapage médiatique qu’ils ont fait est révélateur d’ignorance et d’endoctrinement. Seule une infime partie du département 66 n’y a pas appartenu, peut être. Quelques années auparavant quand l’autoroute fut baptisée  » La Languedocienne  » au sud de Salses, ils furent frappés de ces mêmes syndromes. On la vu et cela ne fait que commencer, l’influence du Languedoc, celle des carolingiens sont significatives en Roussillon, un coup d’œil en pages A – Propos et sur l’ article Toponymie Occitane en Pays Catalan vous en convaincra … Endoctrinement encore et désinformation quand cette influence flagrante est niée dans la presse quotidienne locale.

*Septicémie : Comble de l’ubuesque ce qualificatif a été décerné par les catalans…

*RAMON GUAL est le président de l’association TERRA NOSTRA à forte inclination identitaire catalane. Cette personnalité est allée jusqu’à nier partout dans les médias l’existence de la Septimanie dans le 66, toujours sans présenter sa carte de visite…

Carte de la Septimanie sur axl.cefan.ulaval.ca/monde/catalan

La Septimanie sur Pyrénées Catalanes ou encore sur Atlas historique de la province de Languedoc

476 : Chute de l’empire Romain.

Vers 480 : Euric roi Wisigoth arien 466 – 484, promulgue un code rétablissant cette hérésie, complété par son fils Alaric II. Il ne faisait pas bon être catholique romain.

498 Reims * : Baptême de Clovis 32 ans, roi des Francs. Conversion au catholicisme orthodoxe. Il est en cela le seul souverain d’Occident. Ce qui lui vaut le soutien des évêques du nord de la Gaule. Lesquels ont des visées expansionnistes en Septimanie.

* Sinon le jour de Noël 496 aussitôt après sa victoire  » Miraculeuse  » sur les alamans à Tolbiac.


  • Rusticus ou Saint Rustique évêque métropolitain de Narbonne dans les années 427 à 461.
  • Au V è siècle les hauteurs dominant le Col del Bouix et le Camp de Lard, à Lesquerde,  sont habitées. Ils ont des voisins sur la crête de La Fou.

.   Bouix, prononcez Bouich, dérive du languedocien Bois = Buis.

.   Lard = Lard.

Suivant : Le Fenouillèdes du VI è. au XIII è. siècle

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