Il serait convenable que ceux qui puisent dans cet article, pour publication lucrative ou pas, aient le savoir vivre soit d’indiquer leur source soit de faire un lien, merci.
– XVIIe siècle –
Ajout le plus récent le 14 08 2024 / Emeutes de banlieues.
- Début XVIIe le bandolérisme sème la terreur sur tout le territoire tant audois que catalan. Bandits catholiques et protestants qui n’épargnent ni les religieux, ni les villes, sous prétexte de religion. Une bande installée à Perpignan place du Puig. Deux catalanes sont passées à la postérité, pour leur cruauté. Celles de Joan Cadell seigneur en Cerdagne et de Thomas Ier de Banyuls de Montferrer, seigneur de Nyer : batailles du pont de Prades et de Catlar en 1580 qui firent une centaine de morts pour la vente d’une forge. Certaines ont été mises à profit par le pouvoir, l’une tenait garnison à Bugarach jusqu’à son licenciement en 1580. Le rapprochement habituel bandolérisme / protestantisme est ramené à – Plutôt de la psychose … par R. Sala.
- Emeutes de banlieues : La guerre de clochers, là ce sont des communautés, éventuellement consuls en tête, qui s’opposent. Un peuple belliqueux, les roussillonnais qui encore entre Révolution et Empire s’adonnait à la guérilla inter – villageoise. C’était un grand Honneur, après une messe, que d’aller piller et humilier les étrangers, entendez le village limitrophe, de prédilection le jour de sa fête locale ou religieuse, femmes et enfants étaient mis à contribution. Ils ne connaissaient pas la NRA mais ils avaient chacun leur arsenal, à défaut les Pedregas = Batailles de pierres étaient d’actualité, possiblement mortelles. A lire Michel Brunet Historien catalan agrégé.
1604 : Achèvement du manoir de Le Vivier. Édifié sur l’emplacement du château féodal rasé par les Huguenots. Ce sont les ruines actuelles, quand aux remparts, ils ont été datés du VIIè siècle.
1607 : Le Donezan est réuni à la France. En 1208 Pierre II en fit donation au comte de Foix.
Les bornes à fleurs de Lys des cantons d’Axat et de Quérigut auraient matérialisé cette frontière ? Clottes du Madres, col de la Marrane. De nos jours le point de rencontre des trois départements : Aude, Ariège, Pyrénées Orientales. Mais ce ne saurait être le cas de celles de Rabouillet et à plus forte raison de celles de Fontanilles ( Col Campérié ) qui semblent délimiter les forêts royales de, respectivement Boucheville et Bac Estable. R. Tréton date le bornage de Boucheville du XVIII è.
Boucheville et les Fanges / MVC. Forêt des Fanges / Eric Teulière
03/12/1609 : Sentence du sénéchal de Carcassonne annulant un contrat de vente relatif à la forêt de Salvanère conclu le 30 juillet 1587 entre Henri Montsarrat du Vivier et Jean de Villanova. Ce dernier est condamné à la restitution des fruits, s’élevant à 1000 livres en monnaie d’Espagne. Assorti d’une interdiction de couper ou de prendre du bois.
14/05/1610 : Assassinat de Henri IV. Louis XIII n’ayant que 10 ans, Marie de Médecis assura la régence que le bon roi venait de lui confier.
En 1610, procès – verbal des Etats du Languedoc : Aumône de 150 livres aux veuves et enfants de 2 habitants de Sournia tués en poursuivant les voleurs qui résident aux frontières d’Espagne. Lors de la session des Etats de 1614 des mesures seront prises contre les voleurs qui ravagent la Corbière, le pays de Sault et de Fenouillèdes.
02/02/1611 : Louis XIII accorde à Guillaume du Vivier le fils aîné de Henri Montsarrat, le titre de gouverneur de Puilaurens sur démission de son père. En reconnaissance des services rendus en Italie par ce dernier, aux côtés du cardinal de Joyeuse.
1612 / 1613 Grande sécheresse : dès mai 1612 des processions furent organisées dans toute la région, quelquefois sans attendre l’avis épiscopal. De Carcassonne à Béziers, de Narbonne à Perpignan, de Carcassonne à Limoux…. Nouvelle sécheresse terrible en 1619. Les événements climatiques à fréquence plus que centennale, séismes compris ne vont pas manquer tout au long de ce siècle et du suivant.
Il n’était pas rare que les femmes soient mises en cause dans la survenue des extrêmes climatiques, disettes et épidémies induites. Celles que nous qualifions de rêve étaient soupçonnées susceptibles d’être des créatures ( Terminologie de l’époque ) malfaisantes au sens démoniaque. A Puyvalador 32 ont dû une fière chandelle à MONSEIGNEUR PAVILLON, pour avoir été extraites des griffes d’un voyant qui voulait les faire sacrifier afin de conjurer le mauvais sort. Ce devin laissait le choix du supplice à leurs époux qui se sont obligatoirement exposés à des périls et obstacles d’ordinaire dissuasifs pour ceux que nous sommes, c’est à dire amplifiés par le contexte du XVII ème siècle, froid sibérien, isolement géographique, insécurité, canyons, état des chemins, meutes de loups … dans leur voyage Capcir – Alet – Capcir. Alet lieu de résidence de l’évêque.
vers 1612 : Second mariage de Antoine de Niort, capdet et bailli royal de Sournia, Campoussy – Palmes ( 1601 – 1633 ) avec Philippine Sicard à Sournia.
Capdet : Hypothèse, corruption du languedocien Capdèl = gouverner, présider ? Capdet toujours en langue d’oc = Cadet.
18/07/1613 : Ordonnance du sénéchal de Carcassonne maintenant Henri Montsarrat du Vivier dans la possession de la forêt de Salvanère face à De Villanova.
21/05/1615 : Louis XIII autorise H.Montsarrat du Vivier à abattre 150 sapins dans la forêt des Fanges. Le château de Le Vivier nécessitait une rénovation suite aux assauts des calvinistes et des espagnols.
En 1615 la famille de Peyrepertuse cède par contrat emphytéotique la forêt de Rabouillet aux habitants de cette paroisse / Association de protection de la haute vallée de la Désix à Rabouillet.
21/11/1615 : Établissement de la maison de Montesquieu à Latour de Fenollet*. Mariage de François de Montesquieu avec Gilette Drouet devant maître Pierre Galtier notaire de Tuchan. Ces de Montesquieu descendaient de Trilla, seigneurie de Trilla qu’ils acquirent vers 1458-1479.
* Lequel de déterminant deviendra de France.
1618 – 1648 : Conflit entre la France et l’Espagne de Felipe IV dit la Guerre de 30 ans, le retour du Roussillon à la France en sera initié.
1626 Caudiès, Latour, Saint Paul et Sournia : Les consuls des ces communautés et l’avocat Coste obtiennent une dispense de l’hébergement des troupes après avoir soudoyé les secrétaires des ducs de Montmorency et de Ventadour lieutenant du roi. Versements respectivement de 44 et de 270 livres. Voir en 1708 pour les motivations de ce trafic.
1627 : Un petit poème qui en dit long concernant Trilla après les destructions des XVe et XVIe siècles.
Trilla saisi d’une grande pauvreté,
fait aux paysans porter la triste mine,
car chacun d’eux est si fort endetté
que le malheur,presque toujours, les mine.
D’après Bernard Pericon dans revue Fenouillèdes N°20.
1629 – 1631 puis répétées jusques en 1660 : Pestes terribles de part et d’autre des Pyrénées, dépression démographique plus sévère qu’au XIV ème ? Estimation de 4000 morts à Perpignan sur une population de 10 000 habitants environ. Nous en suspectons que l’évaluation fournie à la date 1585 soit mieux placée ici.
Vers 1630 : Le roi fait répertorier les routes accessibles aux canons. Ils atteindront le Fenouillèdes par celle du Pas de Paziols. Le chemin de Saint Louis n’était pas praticable par les attelages de transport d’artillerie. Sauf à y affecter 500 pionniers pour une journée, d’après la Relation produite par un officier émissaire du roi. Les autres voies d’accès étaient soit de moindre intérêt stratégique, soit plus difficiles par leur étroitesse et leurs virages inadaptés.
22/07/1632 : États généraux du Languedoc à Pézenas. Les États étaient déchargés par la royauté du recouvrement des impôts. Séance au cours de laquelle Henri II de Montmorency seigneur piscénois et gouverneur du Languedoc entre en rébellion contre Richelieu. Le duc tente d’obtenir à son avantage l’indépendance de la province. Alet et le bourg de Carcassonne y adhèrent. Mais pas les protestants soucieux de leurs libertés religieuses ni les principales villes. le parlement de Toulouse s’y opposa.
Pézenas accueillit 44 sessions des Etats du Languedoc de 1456 à 1692, elles pouvaient s’étirer sur un mois.
01/09/1632 : Bataille de Castelnaudary où son armée est écrasée par celle de Louis XIII, dirigée par le duc d’Halwin. Le gouverneur du Languedoc avec l’appui de l’Espagne, du duc d’Orléans (Gaston frère de Louis XIII) et de Marie de Médecis menait la révolte des Huguenots. Henri II sera décapité au capitole de Toulouse devant Louis XIII et Richelieu le 30 octobre.
11/10/1632 : Sur ordre du roi, Henri Montsarrat du Vivier restitue des renforts que les espagnols avaient tenté d’envoyer à Montmorency et qu’il retenait à Puilaurens.
26/10/1632 : Le duc d’Halwin promu gouverneur et lieutenant général du Languedoc. Il fit construire* une redoute au col de Saint Louis sur le chemin de l’étape, il s’agit du château dit des Maures. Ce vocable désigne d’ordinaire des vestiges proto – historiques. Ce qui parait étonnant, appliqué à un fort du XVII è. Annie de Pous le date de la fin du X è. siècle, Jean Abélanet de 1258. Et si tout simplement l’usage avait transposé le toponyme originel sur la nouvelle construction ?
*Encore une contradiction entre historiens, réédification serait plus heureux consécutivement à : L'édification sous Philippe IV > 1346, Destruction de 1542.
1636 : La France déclare la guerre à l’Espagne. Les espagnols prennent et démantèlent Peyrepertuse, Puilaurens qui jusques là avait résisté à leurs attaques, sa garnison était en déplacement à Leucate. Don Felipe Da Silva met la citadelle royale de Fenouillet dans son état actuel. Latour est assiégée, un régiment ennemi est en » Résidence » à Estagel. Henri IV avait fait relever Fenouillet de ses ruines à l’issue des guerres de religion.
Les français occupent le Roussillon.
Droit de dépaissance (pâturage) dans les forêts du Vivier, Aussières, Salvanère pour les troupeaux de Rabouillet, soumis à une redevance de 12 setiers d’avoine. Il pourrait s’agir de la reconduction d’un droit d’usage acquis en 1589, procès entre les Castanier d’Auriac et la communauté de Rabouillet . Aussières et Salvanère près de la paroisse de Montfort sur Boulzane étaient sur la voie » royale » des transhumants en provenance ou à destination de l’abbaye de Fontfroide, du Roussillon et du Languedoc, ce sont des dizaines de milliers d’ovins qui parcouraient les lieux en juin ou au retour de l’Ariège en octobre.
26/09/1637 : Le duc d’Halwin gouverneur du Languedoc arrête les espagnols à Leucate à la bataille du fort de Cerbelonne, ce bastion ( A ne pas confondre avec le castrum ) avec quatre autres gardait le nord du plateau aux lieux dits La Gardiole, Les Champs Longs. Ce qui lui valut d’être promu maréchal sous le nom de Charles de Schomberg. Il était appuyé par Henri Montsarrat du Vivier. Schomberg était natif de Heidelberg et protestant. Le susdit siège durait depuis le 02 septembre.
La légende des fêtes somptueuses au château, transmise depuis des siècles aux fillettes par les ménines de Le Vivier (Doyennes au sens familial ) aurait – elle une racine historique en 1637 ? La victoire de Leucate y aurait été célébrée en compagnie de personnalités de premier plan, sont cités le duc Henri de Joyeuse, le prince de Condé et le maréchal de Schomberg. L’affaire semble enjolivée par la soit – disant présence du premier invité !
1638 : Pratz : Comprenez Prats de Sournia. Assassinat en la maison presbytérale du vicaire Messire Cantegrel. On lui brûla tous ses papiers et sa dépouille fut incinérée au four à chaux. L’identité des criminels n’est pas connue ni leurs motivations. Quelques temps après ce supplice les troupeaux furent décimés par une épizootie. Les bergers persuadés d’être en présence d’un mauvais sort posthume, firent ériger à l’occasion d’une mission, une grande croix en bois visible de tous les pacages alentours. Pour plus d’info histoireetrando prats de sournia.fr à cette date
17/ 05/1639 : Dénombrement de François de Montesquieu pour La Tour de France et Planèzes.
10/06/1639 : En pénétrant par la haute vallée de l’Aude offensive de Schomberg sur Estagel, Salses, Tautavel, Salvaterra à Opoul qui passe aux mains des français sans résistance, le Roussillon est occupé. Contre attaque du vice roi d’Espagne jusques dans le Termenés. Repli de Schomberg. Nouvel échec à la Toussaint. Estagel pris par Guillaume du Vivier, Tautavel par son père au prix de la destruction du château. Le prince de Condé et Schomberg prennent la forteresse de Salses le 19 juillet.
06/01/1640 : Perte du Roussillon et de Salses après un long siège. Les espagnols furent avantagés par le nombre et une inondation. Ils ravagèrent la haute vallée de l’Aude et le pays de Sault. Ils reprirent Latour de France qui aurait été rendue inhabitable pendant des années, Cassagnes incendié. Après les Cassanhols revenons en aux Tourils lesquels se comptaient dans 228 feux en 1693, ils n’ont pas du s’enfuir bien loin en 1637 et 1640.
Comment raconter le Fenolhedés sans citer J.Armagnac, cauderienc connu pour sa très grande culture historique. Voici une synthèse de sa version du siège de Perpignan par Louis XIII. Publiée en 1928 dans le Messager de Notre Dame de Laval. Les lignes ci-dessus sont aussi de cet érudit.
19/07/1639 Schomberg s’empare de Salses. Mais les espagnols l’assiègent avec des forces considérables et parviennent à le reprendre le 06.01.1640.
07/1641 Huit mille fantassins et mille cavaliers envoyés par Richelieu cernent Perpignan.
22/04/1642 Richelieu à Perpignan jusqu’au 10 juin.
09/09/1642 Les espagnols abandonnent à jamais Perpignan.
06/1641 : Schomberg assiège Perpignan qui capitule le 9 septembre suivi de Salses le 29.
19/09/1641 : Traité de Péronne : Fait de Louis XIII le comte de Barcelone, Cerdagne, Roussillon. Il fut appelé par le président de la Généralitat en janvier. Ce dernier avait rompu avec Madrid et subit une offensive de Philippe IV roi d’Espagne. Les catalans n’acceptaient pas de devoir se battre pour Madrid.
11/1641 : Louis XIII basé à Saint Estève fait le siège de Perpignan, aux mains des castillans. L’état major du maréchal de la Meleraye était installé à l’actuel quartier de la Porte d’Espagne, 18 800 fantassins et 4000 cavaliers affament la ville pendant 6 mois.
06 / 1642 : Dorénavant le Fenouillèdes est partie intégrante de sénéchaussée de Limoux, extraite de celle de Carcassonne, les Etats de Pézenas s’y opposèrent. Ce mode de fonctionnement de la justice sera dissout et réorganisé en Grands Baillages en 1788, le Fenouillèdes dépendait de celui de Carcassonne.
15 / 09 / 1642 Capitulation de Perpignan : Le Roussillon est définitivement retourné à la France, Jean – Joseph Expilly en 1770 dans son Dictionnaire à la page 538.
09/12/ 1642 : Occupation française totale jusqu’à Barcelone.
14/05/1643 : Mort de Louis XIII. Louis Dieudonné quatre ans est fait roi Louis XIV. La tradition monarchique exigeant que le fils succède instantanément à son père, quelque soit son âge. Son règne dura jusqu’au 1er septembre 1715.
03/07/1644 : Henri Montsarrat du Vivier rend hommage au roi pour ses possessions à Le Caunil, Gincla, Puilaurens et Salvezines.
1649 – 1653 : Épidémies de peste causant vraisemblablement des milliers de morts en Fenouillèdes, le pic de mortalité est atteint comparativement à 1629 – 1631.
La plus mortifère de toutes celles de l’histoire catalane / M. Camps. En Roussillon elle s’est abattue sur une population d’environ 35 000 habitants.
12 / 10 / 1650 : Don Antonius de Peyrepertuse assisté de frère Gabriel Casanova moine de Saint Michel de Cuxa et d’autres autorités procèdent au bornage de la frontière entre Tarerach et Trevillach.
Ces lieux avaient opposé devant le parlement de Toulouse les De Peyrepertuse aux seigneurs de Sournia, De Montesquieu et Jean – Pierre de Castera*, lesquels tentés par l’éloignement de leur voisin barcelonais, en avaient profité pour repousser les limites de leur domaine. Suite à un accord scellé en 1585 un bornage avait déjà été réalisé.
Quelle fut l’attitude de Henri Montsarrat ou de son fils Guillaume, seigneurs de Le Vivier envers leur adversaire face à cette opportunité? Et bien il s’arrogea le titre de seigneur de Rabouillet, Rabouilletjeantosti.com › villages › rabouillet.
A la Révolution un procès opposera les communes de Prats et de Le Vivier sur fond de querelle de limites de territoires, paradoxalement Le Vivier obtint gain de cause par démembrement à son profit de la vallée de Pressillas avec l’église carolingienne Sant Cerni.
* Castéra ou Castéras du château de Castéras dans la province de Salamanque.
1652 : Philippe IV reprend Barcelone. L’armée française se replie en Roussillon.
Révolte en Conflent : Antoine de Peyrepertuse abandonne le parti français d’où confiscation de ses biens en Roussillon et Conflent, ils lui seront restitués à l’issue des hostilités. Cela se répétera pour la baronnie de Rabouillet suite aux divers conflits à venir avec l’Espagne. Ses seigneurs étaient fort bien introduits en territoire ennemi de la royauté française.
1653 : L’évêque d’Alet refuse d’ouvrir les portes de sa ville aux troupes du comte d’Harcourt, qui vont s’installer à Saint Paul. Intervention de Monseigneur Pavillon suite aux dégâts génères.
Armand Bourbon prince De Conti : Exilé depuis quelques mois à St Paul pour avoir tenté de renverser Mazarin, cet ecclésiastique fait sa soumission à Louis XIV qui le gracie … Ce prince de Conti est plus connu pour avoir lancé Molière en son palais de Pézenas où il reçut Sa Majesté. > santpanhols.fr
Inondations extraordinaires.
1659 : Turenne écrase l’Espagne près de Dunkerque.
07/11/1659 : Fontarabie: Ile des faisans sur la Bidassoa, signature du Traité des Pyrénées entre le cardinal de Mazarin et Don LLuis de Haro.
Mazarin réintègre définitivement le Roussillon dans le giron de la France. le Capcir, une partie de la Cerdagne sans Llivia, le Conflent et le Vallespir. Ces anciens comtés carolingiens sont ainsi libérés de 500 ans d’occupations ibériques. Les troupes françaises » Occupaient » déjà le Roussillon depuis 1642. La tournure courante Mazarin annexe le Roussillon est impropre sinon négativiste au regard de la sécession du XIIe siècle, voir en 1150 et en 1172. Les comtés carolingiens entre Ebre – Llobregat et Pyrénées sont définitivement perdus pour la France, hormis que Napoléon les réintégrera pendant quelques mois en 1812.
Cartes commentées : Sordones, Septimanie, Traité des Pyrénées sur axl.cefan.ulaval.ca
Atlas historique de la province de Languedoc
1660 : Publication de la carte de Nicolas Sanson dit d’ Abbeville, concernant le Fenolhedés y figurent uniquement et tels que écrits ci dessous :
– Artigues, Axat, Bugarach, Camp, Caraman, Caudies, Pesilla, Peyrepertus, Prat lon by = Pla Llouby sur les hauteurs de Rabouillet.
– Puech Laurent = Puilaurens, Queribus, St Paul des Fenouillèdes et les principales rivières. voir note Agly en complément.
09/06/1660 Retour du Roussillon à la France : Conclu à Saint Jean de Luz par le mariage de l’Infante d’Espagne, la fille de Philippe IV, Marie Thérèse d’Autriche avec Louis XIV Lequel en contradiction avec ses promesses solennelles étendra dès janvier 1662 la gabelle au Roussillon. Ce qui va générer des révoltes, les pillages des Miquelets = la milice de Miquel, à interpréter au sens de bandits catalans ( Angelets, mercenaires, trabucaîres ), l’armée du maréchal Schomberg comprenait des miquelets francais, c’est là un terme militaire.
D’ordinaire les gabelous étaient recrutés chez les languedociens les plus proches, les gabachs audois… Les catalans du nord ont du l’avoir mauvaise à double titre. Voir l’article consacré aux gabachs. Les gabelous agents de la Ferme du Roi dite la foraine = Administration des douanes n’avaient pas le statut de fonctionnaires royaux. Des traites ou droits de passage étaient prélevés aussi entre les provinces, soit en entrée et sortie du Roussillon. Un procureur des gabelles et un receveur étaient en poste à Fitou*, Latour de France, Montfort, St Paul, Sournia. Par déduction ces localités » frontalières « * devaient avoir une brigade de » douaniers » à l’image de celle de Caramany. Ces brigades avaient aussi pour mission la distribution du sel, 30 livres par personne, 6 par an pour chaque bête à corne et 2 par bête à laine. Son prix pour les bestiaux était plus bas et variait selon les privilèges. Elles étaient placées sous l’autorité du capitaine de la ferme qui siégeait à Caudiès.
Les garnisons de Quéribus et de Peyrepertuse sont maintenues jusqu’à la Révolution de 1789. Celle de Puilaurens est réduite à des mortes-payes (vétérans), une fonction héréditaire assurée par tous corps de métier.
Démantèlement à l’explosif du château de Tautavel, A.de Pous; En 1658 selon la version René Quehen. Des auteurs tout autant éminents situent cette mise hors d’usage sous Louis XI. A moins qu’il l’ait été répétitivement ? En 1661 les Etats demandèrent la démolition de forteresses devenues inutiles dont celle de Leucate.
* Sous – entendu que la frontière de 1258 était reconvertie en limite de la province du Languedoc avec celle du Roussillon, ce jusqu’en 1785 date de l’abolition de la barrière douanière de Fitou. Jusques là, la province du Roussillon avait un statut » d’étrangère « .
1669 : Après visite des forêts de Salvanère et d’En Malo, le procureur du roi signifie à Henri du Vivier de produire ses titres de propriété ou d’usage. A défaut de s’en désister au profit du roi. Ces titres furent produits mais il dut payer 200 livres d’amende pour les bois enlevés dans la forêt d’En Malo appartenant à Sa Majesté.
1671 : Installation à Quillan d’une maîtrise des eaux et forêts, elle comprenait un procureur du roi, un maître particulier, un lieutenant de maîtrise, un garde marteau, des brigadiers. Hormis l’inspection des forêts qu’elles soient au roi ou à l’archevêque et le marquage des coupes, les officiers du roi prélevaient un droit de passage sur le bois de construction et celui à brûler à leur mise à l’eau au port. Il était implanté à hauteur du cimetière. Douillettement nichés dans le confort du troisième millénaire, peut – on correctement évaluer au prix de quels efforts démentiels des troncs de quarante à cinquante mètres étaient acheminés depuis des montagnes vertigineuses sur des dizaines de kilomètres de chemins muletiers. Autres informations et liens en 1228 et en 1719.
1678 : Tremblement de terre ressenti dans toute la longueur des Pyrénées de manière très intense. Fontestorbe à 09 Bélesta serait intermittente depuis ce jour là. Full text of « Comptes rendu » Internet Archive. Avec ce lien vous serez copieusement servi en matière de séismes et de catastrophes naturelles majeures dans le pays.
1681 : Colbert réorganise l’administration des Fermes du Roi en Ferme Générale. Il tenta de supprimer divers droits de passage d’une province à l’autre , mais celle du Roussillon s’y refusa.
1684 : Monseigneur De Valbelle réactive le droit de leude. Une taxe de péage sur les marchandises rentrant dans la paroisse, dans la seigneurie. Les esclaves et les juifs y étaient soumis.
18/10/1685 : Révocation de l’Edit de Nantes. Louis XIV interdit aux protestants d’émigrer sous peine de galères sauf aux pasteurs ayant refusé de se convertir. Les calvinistes entrent dans le désert, il s’agissait de pratiquer sans risquer les persécutions.
10/10/1691 : Edit de Louis XIV créant des offices d’emplois honorifiques et rémunérateurs, maire perpétuel, conseiller politique, répartiteur des impositions … A Caudiès un marchand, Henri Pepratx, acquit pour 3100 livres l’office de maire perpétuel. Puis ceux d’Alet et de Sournia.
Les caisses du royaume étant exsangues, il faillait les regarnir rapidement.
1692-1694 : Au niveau national les pertes humaines, conséquences conjuguées de la faim, de la maladie, des épidémies ont fait en deux ans autant de morts que la guerre de 1914-1918 dans une France de 20 millions d’habitants. Tout le règne de Louis XIV n’a été que guerres.
Population de la Catalogne Nord en 1670 et 1685, en principe les occitans installés depuis plus de 10 ans sont inclus. Extraits de la recherche antroponimia de J.Peytavi. Entre Méditerranée et frontière andorrane :
1670 : 14 000 feux / 49 000 habitants environ.Perpignan en 1659 comptait 6 à 8000 habitants hors troupes.
1685 : 4500 à 7100 feux / 11 000 * ? habitants environ., mais non, ils ne sont pas en voie d’extinction ! Ils repartiront comme l’agram leur chiendent, à moins que ce soit la fameuse migration des gens du nord qui les aurait régénérés et ainsi sauvés de la consanguinité ? *Remarquez le rapport incohérent entre le nombre de feux et celui d’habitants, 4500 feux correspondent plutôt à 18 à 20 000 habitants. Même source.
Population du Fenouillèdes en 1693 : 1864 feux mais il manque Salvezines, Ste Colombe, Rabouillet, Pezilla, Feilluns, Le Vivier, Lansac, Fenouillet et St Martin de Fenouillet. Détail de chaque paroisse du diocèse d’Alet.
1696 : Craignant de devoir supporter de nouvelles impositions déjà exorbitantes en rapport à l’état de misère de la contrée. Les consuls de Caudiès lancent un appel auprès des communautés du Fenouillèdes pour une action groupée contre la décision de l’assiette, qui avait ordonné de faire procéder à une révision des taillables. Assorti d’entraves administratives à l’encontre du syndic et des experts en charge des vérifications …
Mais le syndic obtint arrêt en sa faveur.
L’assiette diocésaine répartissait entre les paroisses le montant de la taille fixé par les États de la province du Languedoc.
Des impositions odieuses jointes à une succession de calamités vont induire sur l’ensemble du Languedoc un abandon de terres considérable avec un pic de gravité couvrant le dernier quart de ce siècle et le premier de celui à venir, nouveau pic d’immigration en Catalogne. Les nobles aussi s’en dessaisissent.
11/1696 : Édit de Louis XIV réformant le système héraldique. Création de l’Armorial Général, des personnes, domaines, compagnies, corps et communautés. Plus connu comme étant « Armorial de Charles d’Hozier. Du nom d’un ancien juge d’armes promu garde de cet armorial. Toute corporation ou personne portant des armoiries se voit obligée de les faire inscrire à l’armorial dans les deux mois et moyennant un droit d’enregistrement. Sous peine de 300 livres d’amende voire de confiscation des biens.
10/05/1697 : Alexandre du Vivier de Lansac redevable de prés de 9 000 livres aux époux de Boisanbert pour partie d’achat du régiment de Languedoc, en fit transport sur Pierre Gironne fermier de la forêt de Salvanère.
01/09/1697 : Les habitants de Montfort reconnurent devant maître Guérin notaire à Saint Paul de Fenouillet à Louis Alexandre du Vivier de Sarraute qu’il possédait noblement le château, les forges, les moulins, les tuileries, les forêts de Salvanére et du bac de L’orry. En vertu de reconnaissances passées en 1616.
1698 : Ceux de Felhuns ( Feilluns au parfum catalan ) nommément désignés reconnaissent les droits de leur seigneur Louis Alexandre du Vivier*, dont la haute, moyenne et basse justice, cens, champart, foriscapion, mouture au moulin de Gazalma sous peine d’amende et de confiscation des grains ( Bulletin AAPO 2016 )…
* Selon une enquête du subdélégué du diocèse en 1750, co - seigneur avec le roi, Pezilla inclus.
Cens : Loyer sur les terres ou le bâti, en argent ou en nature.
Champart : Blé, orge et seigle en mélange. Sinon part sur les récoltes due au seigneur.
Foriscapion ou lods : Droit de mutation se rajoutant à celui de foriscape.
Gazalma : Fait penser à une dérivation du féminin Gasal c'est à dire Gué. Il en fallait bien un pour franchir la Matassa en venant de Feilluns.
1699 : Les fenouilletins demandent la séparation de leur territoire de celui de Caudiès.
07/071699 : Probabilité d’orage hors norme car à Mijanès l’étang de Las Cuques à 1768 m. rompt son verrou et la déferlante dévaste les moulins.
- L‘administration sous l’Ancien Régime.
- Cartes : Guerre de 30 ans – Traité des Pyrénées, axl.cefan.ulaval.ca/monde/catalan
- Vous voulez en savoir plus sur quelque sujet que ce soit, des pages entières de Liens vous attendent sur l’article éponyme.
- Histoire du 66 relatée dans les années 1770 par l’abbé Jean – Joseph Expilly dans son Dictionnaire des Gaules et de la France, pages 533 et suivantes.
- XVII et XVIII siècles : Très intense activité dans les forêts royales et sur l’Aude où les trains de bois se suivent. Livraison de Quillan à Narbonne en trois jours.
Excellent travail, je voulais juste vous dire de ne pas considérer Louis FEDIE et son Comte du Razes comme un historien , sur cet ouvrage
En effet Henri de Joyeuse mort en 16o8 ne peut pas se promener en 1663 dans le Razes
Bonjour et merci pour vos amabilités.
S’agissant de Fédié… Evidemment! Mais aucun de ses plus éminents successeurs et critiques quelquefois condescendants, dûment mastérisés et agrégés, n’a fait mieux en ayant des moyens d’investigation autrement plus appropriés que dans le Razés du XIX ème. Ce manque de sérieux est abordé dans plusieurs articles.
Avec mes salutations.