Il serait convenable que ceux qui puisent dans cet article, pour publication lucrative ou pas, aient le savoir vivre soit d’indiquer leur source soit de faire un lien, merci.
– XVIe siècle –
Ajouts le 05 11 24, dates 1574, 1585.
1503 : Dénombrement des biens nobles ordonné par Louis XII afin de lever les fonds nécessaires pour les hostilités avec l’Espagne et l’Italie. Les possessions de l’évêque d’Alet et du roi en sont exclues. Il en ressort que de nombreux hameaux et villages sont rendus inhabitables du fait des guerres avec l’Espagne, dont : Taissac (Taichac), Palmes, Sainte Colombe, Séquières, Tournefort, Trilla ect… de même les châteaux de Cuxous, Roquevert, Ansignan…
Ysabeau veuve de Jean de Voisins, dénombre pour Latour et Planèzes où elle possède la juridiction moyenne et basse. La haute appartenant au roi. Ces deux communautés ayant été ruinées par les aragonais elles ne produisent aucune rente.
Au cours de l’été vaine offensive du maréchal de Rieux contre les espagnols, en octobre contre offensive. Sont brûlés Caudiès, Latour ect…La nouvelle forteresse de Salses subit son premier siège et Leucate capitule dès le premier jour devant les espagnols.
1515-1547 : Règne de François Ier
1515 : François Ier nomme Jean de Joyeuse gouverneur du Languedoc. Jean fils de Guillaume V évêque d’Alet avait six frères dont :
- Anne, l’aîné favori du roi Henri III. On disait alors mignon… Henri III était lui même efféminé.
- François II de Toulouse, cardinal archevêque de cette ville et de Narbonne de 1582 à 1600.
- Antoine Scipion et Henri du Bouchage maréchaux de France,
- Jean, gouverneur du Languedoc comme Henri.
Plusieurs de Joyeuse ont été évêques d’Alet, notamment lors de sa prise par les protestants de 25.02.1573.
Population de la Catalogne Nord : 7040 feux / 30 000 habitants environ dont 5220 F. en Roussillon + 833 en Conflent ( J. Peytavi ).
1516 Ferrare : Ludovico Ariosto dit l’Arioste secrétaire et protégé du cardinal Hippolyte II d’Este publie un poème épique, Roland Furieux (Orlando Furioso) le best-seller de ce temps là. On y trouverait une description détaillée du pays de Le Vivier. La filiation des Du Vivier avec la parenté à Charlemagne y serait développée. Les légendes en vogue à Le Vivier auraient elles été initiées à partir de cette chanson de geste ? A lire Fenouillèdes N°12. H. d’Este dit le cardinal de Ferrare a été archevêque de Narbonne de 1550 à 1551 et de 1563 à 1572 donc aussi du Fenouillèdes et de Le Vivier. Fils du duc d’Este et de Lucrèce Borgia il est le maître d’ouvrage de la célèbre villa d’Este et de ses fontaines surgies dès 1550 sur les vestiges de somptueuses villas romaines préalablement fouillés.
Liste des archevêques de Narbonne sur wikipédia.
Ludovico Ariosto et Orlando Furioso.
1518 : Implantation des de Joyeuse à Latour de France. Mariage de Jean de Joyeuse, gouverneur du Languedoc, avec Françoise de Voisins dernière héritière de la branche des Voisins d’Arques.
1519 – 1556 : Règne de Charles de Habsbourg alias Charles Ier roi d’Espagne, plus connu comme étant l’empereur Charles Quint du Saint Empire Romain Germanique ( l’empire des Habsbourg ). Élu le 3 juillet en succession de Maximilien Ier et au détriment d’un candidat pas assez généreux auprès des électeurs, François Ier. Le Fenouillèdes fera les frais de leur appétit mutuel de conquêtes.
1523 : Création de la Chambre des comptes de Montpellier, contrôle de ceux des officiers royaux. Préfiguration de la Cour de Comptes Aides et Finances unifiée par Richelieu en 1629 et qui comptera 120 magistrats au XVIII è. Voir en 1390.
1524 : Les espagnols reprennent Caudiès, Saint Paul, les églises sont pillées. Une partie de la population et les chanoines sont faits prisonniers et emmenés à Perpignan.
1529 Montre ou revue de Caunes Minervois : Convocation par le roi de toute la noblesse de la sénéchaussée de Carcassonne, en prélude à la guerre des Flandres. Une Montre est une présentation de troupes permettant de s’assurer de l’exactitude de l’effectif, avec paiement de tout ou partie de la solde. Gaston de Peyrepertuse seigneur de Rabouillet, un des plus grands personnages de la province y figure avec un homme d’arme et deux archers. Seul monsieur de Mirepoix se présenta avec deux hommes d’armes. Tous les seigneurs du Fenouillèdes et d’ailleurs ont dénombré devant le maréchal de France, Anne de Montmorency. Toutefois celui d’Axat n’est pas cité.
1530 : Les Hospitaliers de St Jean, repreneurs des Templiers sont installés à Malte par l’empereur Charles Quint, ils deviennent l’Ordre de Malte.
1534 Transfert de St Paul à Caudiès, de l’archiprêtré du Fenouillèdes.
1536 1537 : Reprise de la guerre avec l’Espagne après une trêve amorcée en 1526. Les espagnols débarquent à Leucate, ils prennent Salses, Paziols et Tuchan puis détruisent Saint Paul, Caudiès, jusqu’à Arques et Axat. Le 17 septembre 1537 les espagnols détruisent Sournia. En octobre 1537 sentant venir la menace espagnole les chanoines de Saint Paul vont se réfugier à Alet, craignant d’être faits prisonniers comme en 1524. Ils furent bien inspirés, tout le village fut brûlé. Il ne restait que trois ou quatre maisons debout. Fin 1538 Saint Paul était toujours aux mains des truands (bandoliers) venus en majorité d’Espagne.
Nouvelle trêve de février 1538 à juillet 1542, dénoncée par François Ier.
Le Fenolhedés comme le pays de Sault est exempté de toutes charges et impôts de 1536 à 1550, étant ravagé par les guerres.
1538 Un Chti à Perpignan ! – Accueil triomphal de Charles Quint. G. Gavignaud – Fontaine dans St Paul et les Fenouillèdes. Si cela pouvait contribuer à faire obstacle l’abêtissement insidieux des roussillonnais, Charles de Habsbourg, tenté de reconstituer l’empire carolingien, ne s’exprimait pas plus en catalan qu’en castillan, là en dépit de la naissance de sa mère. Sa langue jusqu’à l’âge adulte fut le français pour être né et avoir vécu le tiers de son existence en Flandre.
10/08/1539 : Ordonnance de Villers-Cotterêts.
- La langue d’oil devient celle administrative. L’occitan comme toutes les autres régionales s’en trouve relégué.
- Ébauche d’un état civil tenu par le clergé en deux registres, celui des baptêmes et mariages, l’autre pour les décès.
15/06/1540 : Jean de Joyeuse et Françoise de Voisins dénombrent pour Latour.
La même année :
- débute la construction du château de Cousan qui deviendra Couiza.
- Pierre du Vivier déclare tenir du roi à foi et hommage avec toute juridiction Le Vivier, St Martin d’en Dalens, Feilluns, Sarraute, Montfort, Aussières, Rasiguères, Les Albas, Taîssac, Perles, Fosse / J. Armagnac. Sarraute, la colline séparant les ruisseaux de La Matassa et de La Colobrière tout près de Le Vivier. Perles, écart de Fosse en direction de Vira. Les Albas, château sur la route de Ansignan vers Le Vivier à Feilluns. Aussières ( Littéralement le domaine des ours ) au col éponyme entre Montfort et Rabouillet. Taissac et St Martin d’en Dalens sont des écarts de St Martin de Fenouillet.
1542 : En juillet le dauphin Henri, futur Henri II assiège Perpignan avec 58 000 hommes dirigés par le maréchal de Monluc mais l’armée de Charles Quint l’emporte, débâcle de la France. En octobre contre attaque des espagnols qui prennent, incendient, pillent Tuchan, Saint Paul, Caudiès et alentours, hameau de Villeraze * si bien nommé depuis . Réplique des Français à Saint Paul au canon. Camp du vice roi de Catalogne dressé à Estagel. Ses troupes s’élevaient à huit mille hommes entre l’infanterie et l’artillerie. Au nombre des destructions au palmarès des espagnols, sortons de l’oubli la porte de St Louis. Un fortin du XIV è. édifié en renforcement du château des Maures.
*Sur place c’est l’appellatif Les Aragous qui prévaut pour avoir rasé cet écart. Aragous variante du languedocien Aragonés = Aragonnais.
Échange de politesses au siège de Perpignan. Les français sont traités de gabachs et les catalans de mange-rats, allusion au blocus de 1475 par l’armée de Louis XI. Les perpignanais furent acculés au cannibalisme. Le titre de Fidelissima Vila accordé par Jean II honore cette résistance héroïque. Ajoutons quand la matière de gavatxos les roussillonnais n’ont manifestement pas progressé. A tel point que les nouveaux arrivants sont contaminés et usent, sans tarder, sur un ton moqueur de cette insulte .
Saint Paul capitula peu après que les aragonais aient commencé à bombarder. Ils saccagèrent la ville et démolirent les remparts, l’église où s’étaient retirés, les habitants, le capitaine Poméra et les combattants. Les premiers auraient été massacrés, les seconds furent fait prisonniers et conduits à Perpignan.
Les troupes de François 1er pénétrèrent par le Pas de Paziols en venant de Narbonne via Durban, Tuchan, Vingrau et Estagel qui fut rayé de la carte.
Environ 2200 migrants occitans supplémentaires en repeuplement du Roussillon – Conflent – Vallespir, pour la seule année 1542. Ce résultat issu de Antroponimia, poblament i immigratió a la Catalunya Nord est en contradiction avec divers échos évaluant les occitans jusqu’aux 2/3 de la population totale, dont celui produit à la date 1585 pour Barcelone. S’agirait -il d’un creux de la vague ? Manquerait – il les enfants à l’appel ? A lui seul Perpignan totalisait 1526 immigrés français en 1542.
Version du Colonel F. Jalabert en 1819.
07/12/1542 Réorganisation de l’administration fiscale : François 1er crée les Généralités, le Fenouillèdes « cotise » à celle de Toulouse. Elles sont divisées en diocèses civils calqués sur leur précurseur religieux. D’abord purement fiscal leur rôle s’étendra aux domaines judiciaire ( Parlement de Toulouse ) puis économique et social vers les XVII – XVIII è. A leur tête un trésorier de France ou trésorier général des finances, nouvelle réforme vers 1571. L’Intendant du Languedoc siège à Montpellier en ayant autorité sur les Généralités de Montpellier et de Toulouse, il cumule les charges du trésorier général avec la justice et la police., il commande aux Etats, administre la province, centralise les prérogatives du parlement de Toulouse.
Le premier intendant du Languedoc installé à Montpellier fut Nicolas Lamoignon de Basville le 16 août 1685.
1544 : Traité de Crépy en Laonnois entre François Ier et Charles Quint. Mais en novembre les espagnols brûlent à nouveau Caudiès. Confusion selon les ouvrages entre Crépy et Crécy, ces deux localités étant dans l’Aisne.
10/06/1545 : Louis du Vivier, seigneur du Vivier et de Montfort donne et concède à Angel de Vilanova, gentilhomme espagnol la faculté d’utiliser la forêt de Salvanère. Contrat établi devant Michel Perpinya notaire à Vinça.
1549 : Poussée des français en Conflent.
1550 : Déclenchement des guerres de religion qui dureront jusqu’en 1596. Sur fond de rivalités entre deux grandes familles. Les Montmorency-Danville de Pézenas et les De Joyeuse. Respectivement Catholique modéré puis Protestant et Catholique Ultra. Le duc Anne de Montmorency, maréchal de France étant gouverneur de la province du Languedoc depuis 1526. Son petit fils, Henri II de Montmorency occupera ce même poste. Autre soutien de poids de la Réforme, le duc Jean I de Lévis – Mirepoix sénéchal de Carcassonne de 1491 à 1525.
1550 / 1860 : Petit âge glaciaire, à dater de 1303 en fonction des études avec un pic d’intensité autour de 1600. Quand aux inondations paroxysmiques à rapprocher de celle de 1940, la documentation antérieure au XVIII è. siècle n’apporte pas assez d’éléments.
26/06/1554 : Reconduction des exemptions de 1536. Les ravages des Huguenots se superposent à ceux de la peste, des famines, des mercenaires espagnols et aux passages des troupes sans être obligatoirement ennemies.
Le 6 novembre Caudiès est brûlé et St Paul saccagé par une armée espagnole. AAPO 2019, page 126.
Démographie de la Catalogne Nord : 5640 feux dont 3710 en Roussillon + 820 en Conflent ( J. Peytavin ), en principe sont inclus les languedociens installés depuis plus de 10 ans.
1559 : Guillem de Nyort à priori ce serait le premier de la lignée d’Aniort ou Niort de Sournia. Il était bailli* royal de ce village, selon Lucien Piéchon maire de Sournia au XIXe, ses ancêtres acquis à la cause cathare… dans leur fuite de Niort de Sault, se réfugièrent chez leurs amis riverains de la Désix. Il est à remarquer que cette spoliation est datée du 02 mars 1236 sur ordre de Raymond VII de Toulouse. Plus précisément avant d’atteindre la Désix, les de Niort ( Géraud de Niort et sa famille ) se seraient réfugiés en 1243 à Escouloubre, leur château de Niort ayant été rasé sur ordre du roi. Histoire Niort de Sault.
Il n’empêche que :
- D’abord signalé en 1300, un des plus célèbres résistants de la croisade, Guillaume fils de Gérald et d’Esclarmonde de Laurac réfugié sous l’identité de Castelpor sur un lambeau restant de son domaine des Fanges – Vallée d’Arèze non confisqué. On a vu qu’il est à l’origine de la fondation des communautés de Saint Louis, Saint Ferriol, St Just de Voisins… Le suivant est probablement le même.
- » Un autre » établi dans le fief familial déjà séculaire de la vallée d’Arèze – Fanges, à l’issue de la conquête sous prétexte de lutte contre les hérétiques albigeois. Le Bézu, Saint Louis, Saint Ferriol.
- Gaucerand ou Gausserand d’Aniort branche de Marsa était déjà en 1371 seigneur d’Ansignan, Axat, Taissac, Laprade canton d’Axat.
- En 1479 Pierre – Jean d’Aniort seigneur de Caramaing vend Taissac à Guillaume du Vivier.
- Mathieu de Niort, toujours de la branche de Marsa, était seigneur d’Anciano / Ansignan en 1493.
Rapidement Sournia va être durablement placé sous la coupe de deux puissantes familles, la maison de Montesquieu y étant déjà établie.
Et encore une ! Serpent de mer à sornettes :
Trop communément issues d’historiens catalans ou se présentant comme tels. Divers écrits et sites affirment que Sournia, comme d’autres paroisses alentours, était en Conflent aux XIV et XVI è. accompagnés de maintes curiosités historiques, ce qui impliquerait que du point de vue administratif ils dépendaient de l’Espagne…Ouah! Les lignes qui précèdent n’argumentent pas en ce sens. Ces balivernes pourraient être liées, pour partie, à des erreurs d’interprétations d’ événements tels que ceux relatés aux dates 1459, 31/12/1789,1936… Sinon à l’adhésion initiale de Campoussy, Sournia et Trevillach à la communauté de communes du Conflent – Canigou ? A – priori tout en restant dans le Sang et Or il s’impose de ne pas être crédule, il faut trop en laisser au risque d’aboutir à être insidieusement désinformé. Au bas mot ils sont en contradiction globale avec les versions consensuelles occitane ou française. A vos balais ! Lisez les trois articles suivants, à – fortiori leurs liens lesquels sont plus experts que je ne le suis, pour démêler le nœud du problème :
- A PROPOS
- Toponymes Occitans en Pays Catalan
- Les Mauvaises Réputations des Catalans En interférences tout à fait possibles du gras.
*Bailli et Bayle, correctement Baile au sens généralement emmêlé jusques dans le raisonnement des meilleurs auteurs :
- Bailli, titre militaire, commandant d’une compagnie de la milice, en quelque sorte une police locale répartie dans toutes les paroisses et ayant l’intérêt d’être sur place pour défendre le pays en cas d’incursion ennemie. Ce furent d’abord des roturiers puis des nobles à partir du XIV e siècle.
- Baile, mot languedocien pour juge seigneurial, le bras droit du seigneur dans chaque paroisse en charge du recouvrement des impôts, bayle en phonétique. Batlle chez les catalans, mais le sens réel est maire.
Dans le cadre ci dessus au moins trois générations occuperont cette fonction qui n’est pas héréditaire, plutôt confiée à des familles au bon niveau d’instruction.
** Sur le net aussi ces inexactitudes abondent trop pour pouvoir être énumérées, tellement que vous trouverez aisément les sites en cause sans avoir à les rechercher.
1560 : Procès devant le parlement de Toulouse. Les Franciscains restituent l’ermitage de Galamus à leurs donateurs du chapitre de Saint Paul moyennant 50 livres. Cependant à partir de 1843 un ermite de cette congrégation, le père Chiron viendra s’y retirer.
1563 : Retraite de l’armée française du Conflent devant les Espagnols qui détruisent Counozouls.
Le 12 décembre le sénéchal salue Louis du Vivier capitaine du château de Puilaurens pour l’avoir préservé.
09/08/1564 : Édit du Roussillon à effet du 1er janvier 1567 : Charles IX fait recommencer l’année le 1èr janvier, au lieu du 20 mars. Comme en – 46 avec Jules César.
1565 : Charles IX à Carcassonne fait voter par les États du Languedoc de quoi restaurer les places fortes dont Saint Paul.
1566 : Monsieur de Joyeuse est prié par les Etats de faire chasser les bandoliers qui commettent plusieurs maux aux pays de la Corbière, Sault et Fenolhedés.
13/08/1569 : François Simon fondeur du roi obtient le droit de bâtir une forge dans la vallée de Gincla.
1570 : Pour les Rameaux retour des français en Roussillon, Estagel attaqué par l’amiral de Coligny. Ils brûlaient ( Les Huguenots ) tout particulièrement les prêtes et les églises. Le clergé était pro espagnol.
C’est l’âge d’or de l’art baroque en réaction au protestantisme.
1572 Etats du Languedoc : Les voleurs sont en si grand nombre en pays de Razés et aux frontières d’Espagne que plusieurs habitants sont contraints d’abandonner leur maison.
Leurs têtes seront mises à prix. Les plaintes sur l’insécurité de la zone proche de la frontière comprise entre le pays de Foix et la côte sont permanentes.
24/08/1572 : Massacres de protestants dits de la St Barthélémy à Orléans, Lyon, Paris..
25/02/1573 : Les calvinistes cévenols et castrais prennent Alet, détruisent le prieuré Saint Pierre à Fenouillet, Caladroi, Rabouillet, Le Vivier, St Martin Lys… Ce village selon une légende, aurait été édifié consécutivement à l’anéantissement de l’abbaye. Massacres et destructions sur toute la vallée de l’Aude de Quillan à Alet en passant par Bugarach, le Razés et le pays de Sault, St Jacques de Joucou et Roquefort de Sault dès 1572. Renouvellements en 1575 et 1577.Nous vous suggérons une recherche, moines fantômes, pour St Martin, Le Bézu, Puilaurens … Le lien correspondant étant répétitivement cassé.
Bugarach étant une des bases calvinistes des Corbières.
Au cours des 15 ans à venir Alet subira de multiples alternances de pouvoir catholique et protestant.
Les prises d’otages par les Huguenots contre échange de rançon sont fréquentes dans les années 1500 tant en Fenouillèdes qu’en Roussillon. La religion n’étant souvent qu’un prétexte.
1574 : Disparition de Charles IX à la veille de ses 24 ans, son frère monte sur le trône sous le nom d’Henri III.
Revirement du duc Montmorency qui prend le parti des protestants.
11/1576 : Union des confréries catholiques extrémistes. Henri I duc de Guise organise la ligue catholique.
1577 : Destruction de Notre Dame d’Alet par les Huguenots. L’église abbatiale ne sera pas reconstruite. L’ancien réfectoire des moines sera réaménage en cathédrale dédiée à Saint Benoit. Le château de Joyeuse à Couiza subit le même sort.
1579 : Traité de Nérac par lequel la royauté accorde Alet aux Huguenots. Dénoncé le 24/01/1596 au traité de Folembray entre Henri IV et le duc Anne De Joyeuse de la Ligue catholique.
05/1580 : Les religionnaires menés par Jean de Graves seigneur de Sérignan s’emparent de Peyrepertuse, De Montmorency le fait capturer.
D’après Louis Fédié, Les calvinistes prennent Quéribus. Il est présumé que l’abbaye de Cubières et le château de Camps sur Agly furent rasés dans ce contexte à la même époque.
15/10/1582 : Le pape Grégoire XIII instaure le calendrier Grégorien. Ce qui ramène au 5 octobre du calendrier Julien, soit une correction de -10 jours.
La même année mariage de Louis de Castéras châtelain de Quéribus, avec Louise de Montesquieu. Les Montesquieu de Sournia deviendront les Castéras de Montesquieu.
04/08/1583 : La Ligue catholique reprend Alet, en massacrant cinquante protestants.
Les bandoliers y font régner la désolation générale. Voir à bandoliers au XVII è.
1585 : S’ajoutant sans exhaustive à celles de la Reconquête, de la guerre de cent ans, de la répression du catharisme … Page 62 et suivantes de Antroponimia, poblament i immigració / Jean Peytavi. il apparaît une forte émigration de toute la France vers la Catalogne et Perpignan, les catalans ayant été décimés par la grande faucheuse, Perpignan a perdu 50 % de sa population et des villages sont totalement dépeuplés … Ils seront souvent reçus avec mépris en les désignant Els Gavatxos.
Et encore une ! Merci à Monsieur B. Galaup journal L’Indépendant du 14 septembre 2016 et de contribuer à sauver de la catastrophe le courrier des lecteurs spécial Occitanie – Pays Catalan, c’est suffisamment rare dans cette rubrique pour mériter de le publier ici.
Migration occitane vers le Roussillon et outre – Pyrénées de 1450 à 1700 :
Les migrations principalement* occitanes et du grand sud de la France vont se succéder vers la Catalogne Nord jusqu’à la Révolution puis ultérieurement initiées par des facteurs différents. Au point que :
... Le Roussillon fut français par le sang avant de le devenir par le drapeau en 1659… Citation de Jordi Nadal et Emili Giralt dans La Population Catalane de 1553 à 1717, immigration française. Il pourrait s’agir d’une reprise ?
Emigration vers la Catalogne Nord mais pas que, il y eut des interceptions en Fenolhedés, tant de patronymes pluri – séculaires en Fenouillèdes sont plus anciens dans d’autres régions dont le nôtre du 81 – 82 ou encore les meuniers Fourcade venus de Roquefère ** au cours de la deuxième moitié du XVII è, les moulins dans ce cas ceux de la Désix ont eu une attractivité à longue portée. La route venant de Carcassonne par Rennes le Château, Caudiès, Sournia, Catllar vers Elne n’y est sûrement pas étrangère.
Et encore une ! Puzzle : Pièces isolées de leur contexte pouvant de la sorte s’avérer d’intention négative au regard de l’orgueil ibérique. Une énième au fond méprisant à l’encontre des Languedociens et du Fenouillèdes se terre vraisemblablement ici. Il est inexact de ne retenir que les crèvent la faim français pour avoir fait le choix de vivre en Catalogne. Quelques indications d’autres profils potentiels vous sont fournies à la date 1750 laquelle fixe un recommencement de l’Histoire.
* Avec une plus forte intensité en provenance d’un quart sud – ouest englobant la Charente, le Limousin, L’Auvergne.
** Racines présumées de Martin Fourcade antérieurement à Ventenac par JL Beaucarnot.
La Ligue catholique s’installe définitivement à Alet. Suite à une immonde trahison, une centaine de réformés sont massacrés le 28 mars.
05/1586 : Intervention de la Ligue catholique, De Joyeuse et Cornusson à Bugarach et environs. La place tombe grâce à l’appui de quatre canons et la garnison est massacrée, après environ 20 jours de siège.
20/10/1587 : Défaite de l’armée catholique à Coutras face à Henri de Navarre le futur Henri IV. Le duc Anne de Joyeuse y est tué de même que son frère Claude.
23/12/1588 : Henri III fait assassiner le duc de Guise, à la tête de la ligue catholique ultra. Il sera lui même poignardé par un moine dominicain ligueur le 2 août suivant.
Population des Pyrénées nord catalanes : 4800 feux / 20 000 habitants environ dont 3144 F. en Roussillon + 700 en Conflent ( J. Peytavi ). En principe les migrants languedociens fixés depuis plus de 10 ans y sont inclus.
14/09/1589 : Henri Montsarrat du Vivier reconduit les droits d’usage accordés par ses prédécesseurs aux habitants de Montfort. Ils sont autorisés à faire paître leur bétail dans la forêt de Salvanère et d’y prendre du bois, de chauffage uniquement. A la condition d’une redevance de 5 écus au soleil et d’une censive (loyer) de 5 setiers d’avoine payable à la Toussaint. A. Bayrou en citant les A.D. de l’Aude émet une autre version, incluant le bois de construction. Le cens annuel passe à 10 cestiers d’avoine. Renouvellements au XVII è.
1590 – 1591 : Six mille fantassins mercenaires espagnols débarquent à La Franqui, pour soutenir le duc De Joyeuse, partisan de Henri IV. Tenus en échec à Leucate face à Constance de Cezelli laquelle remplaça au pied levé son époux et gouverneur Jean de Bourcier du Barry qui venait d’être exécuté par l’ennemi, elle fut promue gouverneur.
Rébellion du Fenouillèdes et du pays de Sault contre les impositions. Le capitaine Boychet avec trente huit soldats s’y rendit pour accélérer la perception des deniers royaux.
10/1592 : Bataille de Villemur sur Tarn : Antoine Scipion de Joyeuse commandant de la ligue catholique, se noie dans le Tarn en crue avec son frère Georges au cours de leur retraite. Son autre frère Henri lui succédera à la tête de la ligue.
1593 : Trêve de un an entre les ducs Henri de Joyeuse ( Ligue catholique ) et De Montmorency. La guerre était devenue impossible après tant d’années d’hostilités, ajoutées aux disettes et à la peste.
01/03/1593 : Henri Montsarrat du Vivier (1560-1643) nommé gouverneur du château de Puilaurens par le duc De Joyeuse. Nomination vers 1580 d’après A. Bayrou
Le 25 juillet Henri de Navarre abjure le calvinisme et se convertit au catholicisme. Il sera sacré roi de France à Chartres le 27.02.1594 sous le nom de Henri IV.
09/1594 : Dénombrement des biens nobles et roturiers. Son but étant d’établir des bases afin de répartir par communauté les impositions fixées par les États du Languedoc. Il apparaît que de nombreux villages et fortifications sont détruits et désertés. Vraisemblablement lié aux conflits avec l’Espagne. Grosso-modo les mêmes sites que en 1503, aux quels se sont ajoutés Trévillach, Bélesta …
05/1595 : Les français enlèvent Opoul. Environ 550 arquebusiers sont stationnés à Sournia, sous le commandement du châtelain M. de Rustiques. Une autre date est proposée, celle de mars – avril 1598.
Châtelain : personnage généralement noble, officier du roi, à la fonction essentiellement militaire. Voir introduction XI è.
18/08/1595 Les français font le siège de Perpignan. Probable destruction de Fenouillet et de Le Vivier par les espagnols, les religionnaires venant de subir un échec devant Puilaurens se détournèrent sur ces châteaux. Cette année là selon J. Armagnac, Fenouillet aurait été rasé par le duc de Ventadour en le reprenant à la Ligue.
A Toulouse en novembre les États du Languedoc décident de traiter avec Henri IV, la Ligue catholique s’affaiblissant face aux royalistes.
22/04/1596 : Continuation de l’exemption des tailles en faveur des habitants de la Corbière de Sournia, valable 6 ans reconductible. Le pays étant ruiné dans tous les sens du terme.
05/08/1596 Henri de Joyeuse ( Gouverneur du Languedoc, maréchal de France ) vend le lieu de Latour avec Planèzes à Bertrand de Guillard. Pour Louis Fédié la seigneurie de Latour passa dans les mains de Henri de Joyeuse ?
Cette année là, soumission du Duc de Joyeuse à Henri IV.
Henri IV donne la seigneurie de Rabouillet à Henri Montsarrat du Vivier pour l’avoir reprise aux espagnols d’après Joseph Armagnac. Selon d’autres écrits Henri IV l’aurait donné à P. du Vivier ? Au regard de la généalogie la première version nous parait plus plausible.
10/1597 : Les Etats du Languedoc réunis à Narbonne, insistent auprès du roi afin qu’il fasse réparer les châteaux de Peyrepertuse, Quéribus … qui tombaient en ruines.
1597 ou 04/1598 : Raid des français en Conflent en pénétrant par le col de Jau. Mosset est incendié.
25/02/1598 : Ordre du duc de Joyeuse à H. Montsarrat du Vivier de nettoyer le Fenouillèdes de tous les brigands qui s’y étaient réfugiés, mercenaires espagnols, calvinistes… Ce qui fut réglé dans le mois.
13/04/1598 : Edit de Nantes : signé par Henri IV le roi renégat tels que le désignaient les protestants depuis sa conversion. Les protestants obtiennent la liberté de culte, l’égalité civique, l’amnistie des faits de guerre… Edit perpétuel et irrévocable.
02/05/1598 : Paix de Vervins (Aisne) Fin de 30 ans de guerre avec l’Espagne. En septembre les français sont maîtres du Fenolhedés.
08/03/1599 : Démission du duc de Joyeuse qui se retire au couvent des Capucins à Paris. Le duc de Ventadour est nommé gouverneur du Languedoc.
En 1599 Olivier de Serres vulgarise l’éducation = l’élevage du ver à soie en écrivant, La cueillette de la soye pour la nourriture des vers qui la font. L’œuf du bombyx est dit graine ou magnan. Il fallait une tonne de feuilles de mûrier blanc pour mener à terme une once de graines ( H Harant / D Jarry ) soit environ 0,025 à 0,026 gr considérant que l’uniformisation des poids et mesures n’était pas encore d’actualité. Sur nos terres cet arbre introduit d’Inde est plus connu sous son nom languedocien d’amorièr. Ceux qui ont élevé quelques vers pendant leur enfance auront matière à douter du tonnage pré cité.
SUIVANT : Le Fenouillèdes du XVII è.
23/12/1588 : Henri III fait assassiner le duc de Guise
Merci de votre contribution