Il serait convenable que ceux qui puisent dans cet article, pour publication lucrative ou pas, aient le savoir vivre soit d’indiquer leur source soit de faire un lien, merci.
– XIXe siècle –
Complément le plus récent le 14 06 24, date 1880.
L’âge d’or des moulins, depuis la Révolution et pour les 40 à 60 ans à venir. Le Fenouillèdes Est double son parc en passant des 17 moulins hydrauliques seigneuriaux à 39. En principe les propriétaires sont issus de familles aisées et donc maires. Ce fut un temps un investissement juteux avec un bénéfice de 8 à 12 % à la revente et en prime une auréole de prestige en acquérant un bien du seigneur. Un rapport réduit à 5 à 6 % si mis en afferme. En 1870 il subsistait 26 moulins mais les fermetures vont se précipiter. Un large tiers des familles est originaire de l’Aude, cette migration professionnelle est une tendance forte qui n’a rien de nouveau.
1800 : Dissolution du diocèse d’Alet, éclaté entre ceux de Carcassonne, Perpignan, Pamiers. Dans un premier temps celui de Carcassonne engloba l’Aude et les Pyrénées Orientales. L’évêché d’Elne ne sera rétabli que en 1825. En 1801 Arthur Richard Dillon le dernier archevêque de Narbonne ira s’exiler à Londres d’où il ne reviendra quand 2007.
La loi Chaptal du nom d’un lozérien ministre de l’intérieur et bien connu des vignerons crée le Conseil Général.
18/05/1804 : Fin de la première République. Proclamation de l’Empire.
02/12/1805 : Victoire d’Austerlitz.
09/02/1808 – 22/03/1814 Renversement des rôles, l’ennemi héréditaire * de la France reçoit la visite de l’armée napoléonienne. Napoléon Ier annexe la Catalogne espagnole en trahissant une alliance avec l’Espagne opposée aux anglais. Le 09/02 la division des Pyrénées – Orientales commandée par le général Duhesme entre en Espagne. Création de 4 départements, ceux de Barcelone, Gérone, Lleida et Puigcerda ( Andorre – Sègre ). Dans la foulée le roi d’Espagne Carles IV est destitué au profit de Joseph Bonaparte frère de l’empereur. Mais les anglais vont prendre le parti de Madrid … Le 22/03 déroute de l’armée Napoléonienne, Ferran VII en français Ferdinand VII né de Bourbon par sa mère occupe le trône d’Espagne après avoir réglé ses affaires à Perpignan. Fernando VII fut surnommé Le Désiré par ses sujets à sa prise de pouvoir mais il s’avéra être un absolutiste hors pair.
Sa succession au bénéfice d’Isabelle de Bourbon d’Anjou alias Bourbon d’Espagne plutôt que de son frère Charles de Bourbon déclenchera d’interminables Guerres Carlistes et des exodes de ces derniers qui viendront faire souche de Perpignan ( 3600 en 1851 ) à la Riviera comme dans tout le midi.
La guerre civile au sud de la frontière marque un tournant par rapport à l’origine des nouveaux arrivants. Depuis le catharisme c’étaient des migrations de français. Dorénavant l’immigration ibérique va très largement dominer jusqu’à la fin du XX è.
Et encore une !
*Vous trouverez aisément des historiens catalans français actuels qui endoctrinent leurs lecteurs en leur inculquant que l’ennemi héréditaire d’ici LE 66 , c’est la FRANCE.
1811 : Raymond Gaychet, né à Bélesta, chevrier à Caramany et récipiendaire de la Légion d’Honneur au grade de Chevalier, suite à une action d’éclat décisive à la bataille de Marengo. La Légion d’Honneur ayant été instituée le 19 mai 1801 par Napoléon Bonaparte, R. Gaychet est vraisemblablement le premier du Fenouillèdes à en être décoré. Cette distinction pour mérites éminents civils ou militaires n’était pas encore distribuée aux saltimbanques ou au copain de son parti politique. Dans les pages qui suivent nous citerons quelques uns des braves aux quels elle fut décernée en nous arrêtant à la seconde guerre mondiale.
01/01/1812 : Premier bureau de Poste en Fenouillèdes à Saint Paul. Celui de Caudiès sera mis en service le 01.08.1839, en annexe du précédent. Avant 1812 le courrier était acheminé par Limoux. A lire Musée Virtuel de Caudiès / 2023.
En novembre1812 la retraite de la Bérézina, l’année suivante celle de Leipzig entre autres, les pertes humaines sont si énormes que la France en est à enrôler les adolescents.
27/01/1814 : Disparition de la marquise de Poulpry, son neveu le baron Jean de la Rochefoucault hérite (biens énumérés au 14/09/1767), en reconnaissance de services rendus pendant la Révolution, Catherine Françoise Castanier ayant dû émigrer en Allemagne.
06/04/1814 : Abdication inconditionnelle de Napoléon Bonaparte empereur depuis le 18 mai 1804. Départ pour l’ile d’Elbe. Retour des Bourbons, c’est la Restauration, Louis XVIII frère cadet de Louis XVI est au pouvoir.
F.Armand et ses paroissiens de Saint Martin Lys percent les gorges de Pierre Lys, au terme de 40 ans de labeur. Arrêt des travaux pendant la Révolution. Le curé entrepreneur s’était réfugié en Espagne avant de revenir clandestinement. La portée de son œuvre lui valut de recevoir la croix de la Légion d’Honneur. Depuis il n’est plus nécessaire de monter au col de Saint Louis pour se rendre à Quillan ou à Limoux.
Ange Jean – Michel Bonaventure de Dax d’Axat dit marquis d’Axat est fait Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint Louis, l’équivalent de la Légion d’Honneur instituée par Bonaparte. Il fut maire de Montpellier de 1814 à 1830. Héritier des forges d’Axat en 1788, il finança sur ses fonds propres la construction de la route du défilé de Pierre lys à Axat.
05/12/1814 : Ordonnances de restitution aux émigrés ou à leurs descendants des biens confisqués et passés dans le domaine public.
01/03/1815 : Début des 100 jours de Napoléon qui débarque à Golfe Juan.
18/06/1815 : Défaite de Waterloo.
22/06/1815 : Nouvelle abdication de Napoléon. Deuxième Restauration et retour de Louis XVIII.
22/08/1815 : Incursion de troupes espagnoles commandées par le général Castanos, l’accès du Perthus leur fut ouvert par les autorités locales. Colonel François Jalabert page 29.
1816 L’année sans été. Deux années de disette en Fenouillèdes comme en Europe, toutes les récoltes sont détruites par une succession d’évènements climatiques, c’est l’hiver volcanique suite à l‘éruption du Tambora le 10 avril 1815.
05/04/1819 : Jean- François Barrau né à Caudiès de Fenouillèdes est élevé au grade de Chevalier dans l’Ordre royal de la Légion d’Honneur.
04/1821 : Voyage pittoresque dans les Pyrénées d’Ouest en Est, celui de A. Cervini et I. Melling l’ architecte impérial, mandatés par l’Etat en reconnaissance des lieux préalable à un projet de développement. Dans leur descente du Col St Louis à Caudiès, ils durent mettre pied à terre du fait de l’étroitesse de la route, les roues à la droite des attelages pouvant surplomber le précipice sachant qu’il était impossible de circuler en double sens.
13/ 03/1828 : Le hameau de Comes au sud de Campoussy est amputé de son appartenance historique au Fenouillèdes en étant distrait du canton de Sournia pour être rattaché administrativement à la commune de Eus en Conflent au mépris des aspirations de ses habitants, J. Marmayou originaire de Comes.Come4news.com/comes,-le-village-fantome
1822/1901 : Achille Mir et Lo sermon del curat de Cucugnan, un de ses poèmes des plus appréciés en Corbières, il l’aurait recueilli alors qu’il était instituteur au pied du château de Quéribus… Admettons. Il fut en quelque sorte dès 1871 le bras droit de Frédéric Mistral en charge de la mise en place de la structure félibréenne audoise, le développement de la littérature en Langue d’Oc. Organisée en 1890 sous les auspices de l’Escòla Audenca – l’Ecole Audoise qu’il présida.
1824 : Entre l’aciérie fenderie, les forges, le laminoir et les martinets, 307 personnes travaillent à Gincla. Les transports en occupent 200. Ses aciers et limes avaient une très bonne réputation jusqu’en Belgique, au point de se voir décerner des distinctions. Mais la durée annuelle d’activité de la fenderie n’était que de 4 mois. La Boulzane ayant un débit insuffisant. Cette industrie déclinera suite à l’avènement de la houille, pour s’arrêter définitivement vers 1865.
16/09/1824 : Règne de Charles X frère de Louis XVIII qui vient de mourir. Mais le nouveau roi est plus tourné vers l’Ancien Régime.
1827 : Suite à une exploitation excessive des ressources forestières, mise en place d’un nouveau code forestier visant à réduire les consommations de bois et interdisant le pâturage en forêt, les droits de marronnage (bois de construction), de chasse, de pêche et de cueillette. Même le ramassage du bois de chauffe dans les forêts publiques était encadré par de sévères restrictions. Ce code soumet à autorisation préalable de l’Etat l’installation de forges et autres structures grosses consommatrices de bois. Ces disposition deviendront une des racines de la révolution de 1848.
01/04/1830 : Création de la poste rurale, installation d’une boite aux lettres dans nos villages . Courrier distribué tous les deux jours. Quotidiennement à dater du 01/01/1846. Les relevés étaient quotidiens à Caudiès, Maury, par contre un jour sur deux à Sournia. Avant 1830 les bureaux de poste les plus proches étaient à Saint Paul et à Prades. Les ruraux dépendaient des commerçants itinérants ou du voisin se rendant au marché pour envoyer ou recevoir leur courrier. Généralement la taxe postale était à la charge du destinataire.
14/06/1830 : Avènement de Charles X.
Point de départ de la colonisation de l’Algérie. Assez rapidement des familles du Fenouillèdes sont allées s’y installer. 120 ans plus tard un militaire pratois en » voyage organisé » à Mostaganem eut comme gradé un colonel originaire de son village et portant le même patronyme. Les parents de ce dernier tenaient un commerce d’habillement sur la place de la gare.
07/1830 : Du 27 au 29. Révolution dite des trois glorieuses. Chute des Bourbons et exil de Charles X auquel succède Louis Philippe. Les années allant de la révolution 1830 à celle de 1848 sont désignées par le terme de Monarchie de juillet. Le mois de Juillet marque un sommet de l’anticléricalisme qui sévissait depuis quelques décennies. C’est la victoire des libéraux sur l’alliance du trône et de l’autel. Charivaris anticléricaux courants en Fenolhedés dés l’été. Manifestations populaires réunissant des villages entiers et visant à faire fuir le desservant de la paroisse, Caudiès, Latour, Lesquerde, Maury… Symbole de l’Ancien Régime. Malheur au pauvre curé s’il s’y superposait une liaison secrète.
1832 / 1909 : Gabriel Baille, violoniste né à St Paul de Fenouillet, directeur de l’école nationale de musique. Il est l’auteur de l’arrangement musical de Muntanyes Régalades, ce n’est pas la Marseillaise des catalans mais peu s’en faut.
21/12/1833 : Naissance de la SASL ou Société Agricole Scientifique et Littéraire des Pyrénées Orientales issue de la Société Royale d’Agriculture fondée sous Louis XVIII. De nombreux agriculteurs innovants du Fenouillèdes seront primés et médaillés par cette société savante, apiculteurs, arboriculteurs, éleveurs, sériciculteurs …
14 / 07 / 1832 Jean Baptiste Paret dit Monseigneur, sergent au 2 ème Régiment d’Infanterie Légère est nommé chevalier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur. Ils seront relativement nombreux à Sournia par rapport à la population de ce village et en se limitant à ceux nés avant la première guerre mondiale, à être élevés à ces grades, la Base Léonore en témoigne.
1836 à 1872 : Caudiès de Saint Paul : Période d’activité du relais de poste aux chevaux. Des entreprises de diligence assurent le transit du courrier avec les voyageurs et les marchandises. Deux compagnies exploitaient les lignes Carcassonne-Perpignan et Perpignan-Toulouse. Nonobstant le percement du Trou du curé, le trajet se faisait apparemment encore par le col de St Louis.
19/02/1838 : St Paul épicentre d’un séisme estimé de magnitude VI. Les principaux tremblements de terre entre temps sur Terre de séismes.
26/08/1839 : Le département est menacé d’une maladie contagieuse. Laquelle ? Les mairies font défense de déposer du fumier, du bois ou de la paille dans les rues. Ordonnent de les faire enlever sous délai de 3 jours, de balayer chaque mercredi et dimanche les ordures et immondices présents devant sa maison ou boutique. Il est aussi défendu de laisser s’y écouler l’urine des cochons, etc.
15/09/1839 : A l’occasion de leur voyage en Algérie, le duc et la duchesse d’Orléans firent un détour dans le sud. Ce qui les amena à Caudiès en venant de Carcassonne via Limoux et le col de Saint Louis. Alors que les cochers venaient de changer les montures et s’apprêtaient à regagner Perpignan, les autorités locales et la population allèrent au devant de ces altesses et les invitèrent à une réception organisée à l’insu du protocole. Le duc d’Orléans disparu accidentellement à Saint Omer le 13 juillet 1842, était le fils ainé de Louis Philippe. L’inscription engravée au bord de la route, un peu plus bas que le château des Maures commémore leur arrêt déjeuner en ce lieu.
1840 à 1897 : Alphonse Daudet et le curé de Cucugnan. Un conte qui le conduisit devant les tribunaux pour s’en être cavalièrement emparé en modifiant l’intitulé en curé de Cucuron ( Du Luberon ). Les félibres provençaux en la personne du très respectable Joseph Roumanille, créateur de ce mouvement avec Frédéric Mistral, l’avaient reçue d’Achille Mir instituteur et poète à Cucugnan, loin de Fontvieille et du soi disant Moulin de Daudet…. Roumanille en concocta une adaptation occitane, se permettant de la signer de son pseudonyme Lo Cascarelet = L’ Étourdi ! Oui mais tout cela n’est pour l’essentiel que ce qui se raconte entre Agly et Verdouble, il subsiste un doute et diverses versions. Le véritable auteur serait maître Auguste Blanchot de Brenas un contemporain originaire d’Yssingeaux, juriste de son état et fin lettré honoré par l’Académie Française. Il publia en 1859 dans La France Littéraire » Voyage dans les Corbières » au retour d’un déplacement de Carcassonne à Lagrasse, c’est ainsi par un heureux hasard que l’histoire du célèbre curé vînt à Lui. En résumé Roumanille a plagié un magistrat !
Phonétique : Lou cascaréllet’. Ce qui n’est pas sans évoquer le chant du perdreau ou de la caille voire le gloussement de la poule. Ces trois interprétations sont en occitan languedocien, Roumanille en grand maître du Provençal a fait allusion à Caqueter, Babiller selon l’occitan de Provence.
Version A. Daudet en français.
1840 à 1920 : La guerre de l’eau à Fosse, procès de la Matassa.
26/08/1840 : Le comte de la Rochefoucault sollicite l’autorisation de construire une forge à Montfort, au confluent de la Boulzane avec la Riverette. Destinée à traiter le minerai de fer du Conflent. Pour cause de pénurie de bois autour de ses miniers. Dans ce document Mr de la Rochefoucault expose qu’il lui faut 7000 stères de bois pour 850 tonnes environ de minerai par an. le combustible sera prélevé dans ses forêts de Counouzouls, Montfort et Ste Colombe sur Guette.
1841-1846 Démographie : Voir en 2010.
1842 : A la Fou de St Paul un ouvrier carrier débouche sur une grotte nécropole. Celle des Encantades qui était voisine de la Font Caude, la fontaine thermale de Lesquerde. Les Wisigoths l’occupèrent, le docteur Louis Companyo dans son inventaire, rapporte que chaque squelette avait son petit pot rituel et que l’un renfermait une portion de couronne ducale, plus un étui d’argent. Du mobilier préhistorique y fut révélé.
1845-1865 : Construction de la route royale n°117 de Perpignan à Bayonne, appelée la route impériale a dater de 1851, second empire oblige. Elle n’avait pas la faveur à Caudiès où on lui aurait préféré l’itinéraire Col de St Louis pour des considérations économiques mais sa pente nécessitait de dételer les chevaux et des marchandises devaient être transférées par la force humaine cela entre autres histoires. Selon une enquête publique pour rectification du tracé entre le Col Campérié et Quillan, les travaux se poursuivirent ultérieurement à 1867. Il serait plus exact d’écrire de Bayonne à Perpignan, le Département de l’Aude ayant financé les travaux de la Pierre – Lys au Col Campérié, celui des Pyrénées – Orientales s’est fait attendre. Et encore une ! La partie en aval d’ Estagel sera la dernière à être aménagée permettant d’assurer la continuité avec le tronçon de Cases de Pène également livré en 1865. Dorénavant, lorsque L’Agly n’est pas franchissable, le trafic entre Perpignan et Quillan n’aura plus à être dévié via La Tour de France.
Le viaduc en ellipse* du col de Saint Louis est aussi de 1845, il occupe partiellement l’emprise du château des Maures. Il concrétise le génie de Etienne Amiel architecte départemental en 1793, par ailleurs fondateur du réputé Mas Amiel dans la vallée du Maury, qu’il aurait gagné au jeu face à l’évêque de Perpignan en 1816.
Nonobstant ce progrès des moyens de communication les habitants Fenouillèdes continueront longtemps à privilégier l’attraction de Quillan – Couiza à celle de Perpignan, au moins jusqu’à la décennie 1960. Cela demeure effectif en 2020 selon les secteurs économiques.
* D’où son surnom de Lo Caragòl = l’ Escargot.
1845 / 1909 : Pierre Guillaume Paul Coronnat, né à Latour de France, général de division, grand officier de la Légion d’Honneur en décembre 1903.
01/01/1846 : Le candidat à la députation François Arago en partenariat avec des carlistes fonde une préfiguration de L’Indépendant, un des plus anciens quotidiens français. Les villages du Fenolhedés c’est à dire de culture occitane y sont encore et toujours mélangés sans aucune précision ( Sic ) dans une page avec ceux du Conflent et Roussillon » Envahis » pour l’essentiel d’irréductibles catalans très portés sur l’Espagne de leurs origines plus ou moins lointaines; De quoi entretenir l’ignorance.
1847 : Une pétition est envoyée à la sous préfecture protestant que la Société des propriétaires de la forêt de le Le Vivier ne respecte pas les droits d’usage. Monsieur Grieu adjoint au maire dément et affirme qu’au contraire la Société laisse passer des délits et sous entend qu’ils sont l’œuvre des » Délinquants « , à l’origine de cette pétition.
1848 : Violents désordres dans plusieurs communes du canton de Sournia. Rivalités ente républicains et monarchistes légitimistes en superposition sur des conflits entre familles ou notables. Le Vivier fut l’un des quatorze villages du département, le seul du Fenouillèdes où des ruraux s’approprièrent des terres communales en réplique à la perte des droits d’usage par de gros propriétaires.
22 au 24/02/1848 : Paris : l’opposition démocrate socialiste organise une série de réunions en faveur de l’abaissement du cens électoral à 100 francs. Mais le pouvoir refuse toute concession. Les manifestations dégénèrent en insurrection, des barricades s’édifient. Une fusillade éclate et fait des dizaines de morts. C’est la révolution, consécutive à une succession de mauvaises récoltes de céréales doublée d’une spéculation sur la farine rendant le prix du pain inabordable et à la restriction des droits d’usage ainsi qu’à une crise boursière.
25/02/1848 : Louis Philippe renversé. Lamartine forme un gouvernement provisoire avec François Arago, Ledru Rollin… Instauration de la IIe République. Laquelle décréta le partage des communaux. Ce nouveau morcellement est à l’origine de nombreuses cabanes, La Garrigue, Jean-Michel Renault chez Pélican.
26/02/1848 : Émeute au presbytère de Le Vivier en l’heureuse absence du curé monsieur Respaud. Dans la nuit une foule de propriétaires, électeurs et notables, armés de bâtons, de fusils, de sabres, de haches, saccage les locaux et moleste la mère du desservant contre toute pudeur et au mépris de son âge. La participation de femmes et d’enfants est signalée. Leurs opposants aux municipales allèrent jusqu’à les calomnier, auprès des autorités, d’assassinat à main armée. En usant des bouleversements politiques susceptibles de servir leurs intérêts. Trois élections municipales l’été 1848 à Le Vivier.
La ville ( le château, l’église castrale, les maisons agrippées alentours ) et le barry ( le faubourg, attenant à la route actuelle ) deux quartiers de Le Vivier qui furent durablement divisés sur le choix du lieu de construction de l’église. Ces événements sont la cristallisation des dites rancœurs. L’église castrale s’est écroulée vers 1943 et l’église Saint Roch au Barry à été construite en 1954.
Écroulement de l’église du château de Le Vivier.
04/1848 : Élection de l’assemblée Constituante au suffrage universel sans la moindre condition de cens. Tous les français de plus de 21 ans peuvent voter. Législatives remportées par les républicains démocrates socialistes qui obtiennent 95% des suffrages. Peu après un cercle républicain se crée à Sournia sous l’égide du maire et préside par son adjoint l’avocat Jules Barrot. Il rassemble 131 membres pour une population de 1073 habitants. En face, le club des monarchistes mené par monsieur Sarda le curé. Ce dernier aurait eu des relations avec la sœur du maire…
23 au 26/06/1848 : Nouvelle insurrection à Paris. Initiée par les chômeurs des chantiers de Montparnasse et de Saint Lazare, 5 600 morts insurgés et forces de l’ordre confondus.
10/12/1848 : Élections présidentielles sur les bases de la Constitution adoptée le 4 novembre. Pouvoir exécutif attribué à un président de la République, élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans. L’élu du peuple sera Louis Napoléon Bonaparte neveu de Napoléon 1er, rassemblant 75% des votants au niveau national.
A l’inverse du reste du Fenouillèdes Ledru Rollin démocrate socialiste, fut majoritaire dans le canton de Sournia (Campoussy, Felliuns, Le Vivier, Prats, Rabouillet). Club Républicain à Sournia.
01/01/1849 : On doit à Étienne Arago, directeur de la poste la création du timbre, apposé par celui qui envoie le courrier.
05/1849 : Législatives : les rouges confirment leur score de décembre à Sournia avec 63% des votes et 46% dans le canton de Saint Paul.
1850 : Jules Barrot maire républicain de Sournia et président d’un cercle est révoqué par le préfet, un noble bonapartiste.
02/12/1851 : La Constitution l’empêchant de se représenter, coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte. Ce qui provoqua une nouvelle insurrection. 10 000 opposants républicains déportés en Algérie et 240 au bagne. 31 départements de la moitié sud placés en état de siège. Contrairement au reste du département qui subit une répression sévère, 1000 arrestations, 90 communes s’étaient soulevées, le Fenouillèdes ne se souleva pas contre ce coup d’État et fut épargné par la répression.
20/12/1851 : Plébiscite de Louis Napoléon qui obtint 100% des voies dans la quasi totalité des communes du Fenouillèdes. On entre dans le Second Empire. Les maires sont nommés par le préfet. Les conseillers municipaux sont élus au suffrage universel.
26/05/1852 : Jugement du tribunal de Limoux. Favorable à la commune de Montfort sur Boulzane opposée au époux Pouilhares. Nouveaux propriétaires des forêts avoisinantes qu’ils exploitèrent à outrance, sans tenir compte des droits d’usage. Ceux de Gincla subirent les mêmes désagréments. Voir au 14.09.1589. L’acte de vente du comte Albert de la Rochefoucault du 28 janvier 1843 stipulait que les droits relatifs au bois de chauffage seraient à la charge de Mr et Mme Pouilhares. Mr et Mme Pouilhares furent condamnés à cesser toute coupe jusqu’en 1870, et à fournir 11 stères par an à chacun des 248 feux totalisés par ces deux communes. Cette seconde obligation ne pût être honorée et l’affaire s’envenima.
1854 Épidémie de choléra de juillet à novembre : Issue d’une souche Indienne* qui évolua en pandémie dès 1817. Curieusement cette tragédie aurait épargné des villages, à moins qu’ils aient été omis ? Les causes du décès n’apparaissant pas toujours dans les registres. D’autres ont été très peu atteints, inversement Caudiès, Estagel, Saint Paul et Trevillach furent durement éprouvés ( 5 à 6 % de décès ), il y eut aussi des victimes à Le Vivier. Le choléra se caractérise notamment par une contraction musculaire post-mortem, qui fut à l’origine de révoltes, les populations croyaient que des vivants étaient enterrés.
* Elle – même conséquence indirecte de l’éruption cataclysmique du TAMBORA EN Indonésie le 10 avril 1815,
A lire Fenouillèdes n° 41 et 46.
22/08/1855 : Consécration à Saint Roch de la nouvelle chapelle de Maury. Édifiée en moins d’un an après un vœu émis en pleine mortalité cholérique.
1856 Axat : Le dernier Ours est abattu dans les gorges de St Georges. Les coupes à blanc systématiques du couvert forestier ont contribué à leur disparition.
22/04/1861 : Procès au tribunal de Carcassonne, la famille Vuillier cède 256ha de forêts aux communes de Gincla et de Montfort. En remplacement de tous les droits d’usage. Futaies achetées le 28 janvier 1843 au comte Albert de la Rochefoucault. Une clause de l’acte engageait l’acquéreur à respecter les droits d’usage pour le bois de marronnage relatif aux habitants de Montfort et de Gincla.
1862/1864 : Les esquerdanhols ouvrent la route de leur village à La Fou, a priori ils ne sont pas fainéants dans le secteur. L’antique chemin du col de Lesquerde (Cliquez sur images ) est destiné à tomber en désuétude.
1863 : Le télégraphe arrive à Saint Paul. Environ 13 ans après Perpignan.
1864 : Consécutivement aux créations de routes, la paroi rocheuse en rive gauche de l’Agly, après la fontaine thermale en sortant de St Paul, fait office de carrière. D’anciennes cartes postales témoignent pour partie du profil originel. Voir en 1842.
1864-1904 Les révoltés de Counozouls : les habitants luttèrent pour la préservation de leurs droits d’usage, pâturage et forestier menacés par un cantonnement outrancier. Le propriétaire des lieux et des forges de Quillan M.J odot un industriel parisien, voulait exploiter la forêt au mépris des nécessités vitales des autochtones, dépourvus de terrains communaux. Ce n’est qu’à l’issue de la vente à la Compagnie Ernest Ader de Bayonne et de nombreux procès, jusqu’à Paris en cassation que les habitants obtinrent gain de cause. Dans le cadre de ces événements le château de la Moulinasse fut incendié. Il englobait outre les appartements de M. Jodot, sa scierie et le logement de ses gardes. Les habitants de Counouzouls travailleront pour la compagnie Ader jusqu’en 1931, date à laquelle ils deviendront propriétaires des forêts.
Construction du pont moderne de La Fou et de ceux de Roquevert sur la Désix et le Rapane. Le premier ouvrage maillon du chemin à grande communication No 7 Sournia – Cubières, tardera à être livré et sera reconstruit consécutivement à la crue de novembre 1892. Côté Roquevert il s’agit du chemin de grande communication N° 9 de Rabouillet à Vingrau.
1865 Saint Paul : Développement d’une nouvelle industrie introduite par un nommé Bougnol dit Andribet, tourneur sur bois de son état : boules de jeu Lyonnais en buis, ferrées avec des clous spéciaux en fer et quelquefois en cuivre, toupies à fouet… A l’occasion d’un déplacement professionnel à Dax, ce fumeur invétéré aurait eu son attention sublimée, par les effluves de la bouffarde d’un berger, sculptée dans une racine de bruyère. Erica arborea nom botanique de la bruyère arborescente, arbrisseau hermaphrodite commun en sol acide aux étages meso. et supra méditerranéens.
Il ne tarda pas à lancer une fabrication à Saint Paul. Il s’agissait de dégrossir des ébauchons puis de les expédier dans Jura à Saint Claude où des mains expertes procédaient à la finition. Sa scierie était approvisionnée par un arrachage dans rayon de 20 km environ, des touffes de 30 ans et plus. Ce fut un revenu complémentaire pour les agriculteurs, qui plus est en pleine crise phylloxérique. Voir en 1881. La société Bougnol connut une expansion remarquable avec de nombreuses succursales sur l’arc méditerranéen jusques en Italie et en Corse.
Saint Paul comprenait diverses tourneries. La manufacture Albert Paris était réputée pour ses boules cloutées sur racines de buis. Au point de se voir décerner la médaille du meilleur ouvrier de France. D’autres fabriquaient de jeux de quilles, des sabots, des balustres, toutes sortes d’articles de cave, d’ustensiles et de manches en buis, olivier, érable… Tilleul, hêtre, sapin pour les talons de chaussures. La principale usine employait près de 90 personnes à la veille de la seconde guerre mondiale.
A la même époque les tanneries de Saint Paul extrayaient le tan par broyage de l’écorce d’yeuses ( La rusque ), d’arbousiers, de chênes kermés … Pierre Vidal écrivit dans son guide des Pyrénées Orientales édition de 1899 à propos du canton de Sournia : – une des causes qui ont le plus dépeuplé d’arbres le Fenouillèdes est la recherche du tan. Aussi les terres sont tellement ébranlées le long des pentes, que souvent, la montagne n’offre plus que le calcaire ou le schiste argileux à nu.
Il faut y ajouter la surexploitation pour les fours à chaux et les charbonnières. Voir fin XVIII è. Vraisemblablement le sur pâturage, l’exemple de Prats en est une parfaite et édifiante illustration. Dès les années 50 l’usage du four à chaux y est sévèrement encadré, les pratéens étaient en passe de manquer de bois de chauffage !
- Le cheptel pratois : 1200 ovins, 70 porcs, 50 bovins, un troupeau banal de 200 caprins. Parallèlement les surfaces cultivées étaient très étendues, les faïsses ( Terrasses ) en témoignent. la forêt communale aujourd’hui un maquis impénétrable consistait alors en des collines totalement pelées.
- A tel point qu’un arrêté y réglementait le glandage, le ramassage des glands bien sûr. Ludovic Massé à immortalisé ce tableau dans Visages de mon pays en 1937 : Ci et là, un chêne vert s’agriffe à son îlot rocheux… Extraits de la monographie de E. Bordes Prats de Sournia un village du Fenouillèdes. Cliquer sur Liens et Livres Fenouillèdes.
L’essor de l’artisanat à Saint Paul fut favorisé par la force hydraulique du canal des moines puis par l’énergie électrique du réseau Louis Abram à la fin du XIX è. La dernière tannerie cessa son activité après la première guerre mondiale.
08/05/1866 : Hippolyte Jean Louis Rodde de Sournia élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, grièvement blessé à la bataille de Solférino en 1859.
Sécheresse : Plus d’eau pour les cultures même sur les hauts de la Corbière de Sournia. Nouvel épisode dramatique en 1896, au mois d’avril l’évêque prescrira des prières invoquant la pluie.
12/01/1867 : Naissance à Saint Paul de Fenouillet de Jean Sabrazés, lequel deviendra agrégé de médecine, professeur à la faculté de Bordeaux, membre associé de l’Académie de Médecine et de sociétés savantes. Il sera élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur, J. Sabrazés s’est éteint le 30/01/1943.
1868 : Lapradelle Puilaurens est séparée de Salvezines, et par voie de conséquence de Le Caunil, écart de Salvezines.
1869 : Un des Pélissier de Fosse décoré de la Légion d’Honneur.
02/09/1870 : Capitulation de Napoléon III à Sedan devant les Prussiens, fin du Second Empire.
04/09/1870 : Chute de l’Empire, le palais Bourbon est envahi par le peule qui réclame la restauration de la République. Léon Gambetta proclame la IIIe République, effective jusqu’au 10 juillet 1940.
1871 : Thiers devient le 1er Président de la République. Un monarchiste Mac Mahon lui succédera de 1873 à 1879.
28/05/1872 : Auguste Caris le maire de Saint Paul est révoqué par décret du président de la République, pour ne pas avoir réagi à une manifestation de républicains anti-cléricaux à l’encontre de Monseigneur Ramadié à l’occasion de sa venue à Saint Paul. Selon l’Indépendant les perturbations cessèrent dès que le maire intervint. Le département était troublé depuis le quatre septembre 1870 par de nombreux faits contre le clergé.
Dorénavant ce sont les conseillers municipaux qui élisent le maire.
1874 : Monsieur Mir, le curé de Sournia aménage en chapelle ND de Lourdes, la grotte du Ménié, laquelle aurait été mise à jour à la moitié du siècle en créant la route d’Ille ( JL. Conill / SASL 1909 ). A priori jusques là ces lieux n’étaient pas recommandés, étant possédés par les fées, elles y ont leur jardin suspendu, l’Ort des encantadas. Raconté par André Guiter en 1875. Cette modeste caverne est gardée par la plus importante colonie de chauve – souris du département, au moins 1500 y ont été dénombrées, ce qui lui vaut d’être classée Natura 2000 et Site d’Intérêt CEE, voir à la date 2013.
Ouverture de la route Campérié – Fanges.
1878 : Le télégraphe est mis en service à Caudiès. A Sournia en juin 1880. Perpignan était relié à la capitale déjà en 1848.
R. L. Stevenson et Modestine à Soulatge
Tout randonneur Languedocien digne de ce nom a eu un jour écho de voyage avec un âne dans les Cévennes, ouvrage de l’écossais Robert Louis Stevenson. Lequel deviendra célèbre des 1883 en publiant l’île au trésor. Plus rares sont ceux qui savent que Stevenson aurait parcouru le bassin de l’Agly avec son ânesse Modestine. Cette transmission de nos anciens est elle fondée ? Curieusement nos recherches sont restées vaines, elles n’ont révélé aucun article qui puisse valider ces faits y compris sur le fameux récit. Ainsi jusques en 2010 et H. Salvayre qui le confirme dans Les Eaux souterraines des Pyrénées – Orientales, edt. Trabucaïres. Il se raconte que ( Malheureusement pour Lui ), Stevenson ne se serait pas engagé sur les sentiers des gorges de Galamus ?
14/07/1880 : Célébration de la première fête Nationale. Les sénateurs prétextèrent que ce n’était pas la prise de la Bastille qui était commémorée. L’opinion publique jugeait cet épisode trop sanglant pour symboliser l’unité de la Nation. Aussi subtilement la fête de la fédération du 14 juillet 1790 fut préférée dans un premier temps pour son aspect pacifique.
1880 – 1886 : Avec mille ans de conflits la menace de la perfide Ibérie est bien ancrée dans l’hérédité au nord des Pyrénées. Dans la continuité de 1794 réactualisation des fortifications érigées par la France. En complément du fort Dugommier 1844 – 1852 déjà obsolète, le général Boulanger fait édifier le fort Béar et un front de batteries sur la côte Vermeille, cette ligne de défense n’aura pas à servir.
1881 : J. Ferry rend obligatoire l’enseignement du français. Il remplace les matières religieuses par l’instruction civique. La laïcisation entraîne une rupture entre l’école publique et l’église et de vifs affrontements entre les cléricaux et les républicains, cela jusqu’à la loi du 6 décembre 1905. La scolarisation générera un exode vers les colonies et la capitale.
Le phylloxéra atteint les Pyrénées Orientales, destruction du vignoble. Les vignerons ont été réduits à écorcer le chêne vert pour la production du tan et ainsi redresser leur trésorerie. Pis des familles émigrèrent en Argentine. L’embarquement se fit à Bordeaux, sur un bateau à voile pour une traversée de 40 jours. Le voyage fut si terrible que certains ne virent pas le rivage argentin. Le remède sera apporté par le plant américain greffé sur porte greffe résistant. Reconversion du vignoble aboutie à la fin du siècle, en replantant dans les bonnes terres à céréales plutôt que sur la garrigue. Le nouveau plant étant plus exigeant sur la nature du sol. Insecte de environ 1 mm de long, voisin des pucerons et s’attaquant aux racines qui se couvrent de nodosités avant de périr. Parasite probablement introduit avec des plants importés des USA.
On reparle d’un projet de barrage à Saint Arnac, les vignerons du rivesaltais n’ont pas assez d’eau pour submerger leurs vignes.
1885 : L’abbé Béranger Saunière est nommé, à l’âge de 33 ans, curé de Rennes le château, l’antique Rhedae. voir du VIe au XIIIe siècle. Dès l’année suivante il entreprend des travaux dans l’église. Il y engagera des sommes colossales, évaluées 6 millions d’euros ? Disproportionnées en rapport au traitement attribué pour une paroisse de 300 habitants. Le curé aux milliards s’éteint le 22 janvier 1917. Tout le village se rue chez son notaire. Mais c’est Marie Denarnaud, sa servante depuis 1886, qui est l’unique héritière. Elle meurt en 1953 à 85 ans, sans avoir modifié son train de vie, pis elle peinait à assurer son quotidien. La chasse au trésor, estimé à 76 millions d’euros, va se déchaîner sur Rennes dans tous ses excès.
Comme un de ses prédécesseurs de Sournia, Saunière exerça à Le Clat avant d’être promu à Rennes Le Château et étrangement, ce n’est pas le seul rapport entre le Haut – Fenouillèdes et Rennes, HISTOIRE Prats de Sournia.
1886-1894 : Construction de la voie ferrée Quillan – Rivesaltes. Réalisation et exploitation concédées à la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, pour voyageurs et marchandises. Le courrier sera acheminé par le train dès l’édification des gares entre 1901 et 1904. Côté audois cette ligne nécessita l’élévation d’importants ouvrages d’art dont les viaducs de Lapradelle sur La Boulzane, 190 m de long avec une déclivité de 25 mm par mètre et d’Axat dit de Canals 192 m en granite de Roquefort de Sault ou de Lesquerde. De nombreux tunnels totalisant 1832 m de long. Rivesaltes – Saint Paul sera desservi depuis Rivesaltes dès le 14/07/1901, St Paul – Quillan à dater du 25/05/1904. 1894 est fantaisiste, les travaux durèrent au bas mot jusques en 1897. Un récit de botanistes publié par la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude le met en évidence. Documents Musée virtuel de Caudiès.
Dès sa mise en service cette ligne va connaître une intense activité soutenue par les mines de fer de Planèzes et limitrophes.
Et encore une !
Il se raconte qu’à l’identique de la voie Caudiès – Col St Louis, que le Département de l’Aude aurait devancé celui catalan porté à rechigner à investir en terre languedocienne du Fenouillèdes, au mépris du désenclavement de Caudiès et des vallées adjacentes ? Il n’y aurait rien d’étonnant en considération de l’état d’esprit des catalans envers le Fenouillèdes.
1890 : Achèvement de la route 118 en amont d’Axat. Commencée sous la Restauration, elle succède à une voie romaine qui serait antérieure à Jules César et qui passait plus en hauteur sur la rive gauche de l’Aude. Les liaisons Axat, Sainte Colombe sur Guette, Roquefort, Escouloubre, Le Bousquet ont été ouvertes vers 1855 – 1870.
1891 : Jean Barrère instituteur à Latour de France et membre de la SASL. tente d’introduire la ruche à cadres mobiles, au rendement moyen de 20 kilos soit quatre fois supérieur au modèle traditionnel, un tronc évidé ou une simple caisse vide. Ce type de ruche moderne ne se généralisera que dans les années 1950. A la charnière de ces siècles la production de miel était excédentaire et vendue en tant que miel de Narbonne à la réputation immémoriale.
1892 : Percement du tunnel de Galamus sur le chemin de grande communication N°7, la route de Saint Paul à Cubières. Depuis l’ermitage n’est plus un bout du monde, un désert érémitique. A la fin du XIXe tracé des routes entre les villages du Fenouillèdes, accessibles aux charrettes et aux diligences. Jusques là seuls les chemins muletiers et les traverses permettaient de se déplacer, il fut fait appel à la main d’oeuvre des localités desservies pour l’édification des ouvrages d’art. A peu près à cette date un aïeul en charge de l’élévation des murs, percevait 2 francs par jour.
Evènement retentissant :
Stimulé par le précédent des Trois Quilles en 1891, Louis Abram né à Saint Paul le 26.09.1860 éclaire son village natal à partir de l’énergie hydro – électrique, puis en 1900 Paziols et Tautavel, Ansignan en 1903. Son usine fut construite contre l’aqueduc.
La Cerdagne accédera à ce progrès seulement en 1909, mais avant les communes de la plaine. Grace à la surproduction du barrage des Bouillouses initialement destinée à alimenter la ligne du train jaune en électricité et aux amitiés d’un candidat à la députation, le conseiller d’arrondissement Emmanuel Brousse.
Le 09 / 11 Un des trois plus forts abats d’eau de ce siècle, 229 mm à Vira, 180 mm à Sournia, 206 mm à Comes, 318 mm à St Marsal.. A la clue de la Fou, l’Agly est monté à 8 m.
Atlas des Zones Inondables – Bassin Versant de l’Agly, cartographies de vôtre village sous les crues phénoménales de 1842, 1887, 1892, 1940…
1897 : Le moulin de Latour de France ( Montesquieu – Roquefort, D’Arnaud, Capela, Biscaye, Not, Lalanne ), alors le plus important du Fenouillèdes avec ses 4 meules, est reconverti en usine hydro – électrique par sa propriétaire Mme Joséphine Lalanne associée à M. Massota électricien à Elne dans la Société Roussillonnaise d’Electricité, un des principaux fournisseurs d’électricité à la veille de la première guerre mondiale. Mine documentaire sur La Gazette de Triniach.
31/08/1898 : Caudiès de Saint Paul devient Caudiès de Fenouillèdes par décret de Felix Faure. Pour le démarquer de son homonyme du Haut Conflent.
1899 : Pierre Vidal 1848 – 1929, bibliothécaire de l’université de Perpignan, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1928, publie son guide des Pyrénées Orientales. Ce Santpanhol / Saint Paulais auteur de plusieurs ouvrages est connu dans le pays pour avoir été plagié à outrance.
L’éradication des loups en Fenouillèdes est généralement datée de 1870. Cependant un natif de Prats en 1885, racontait avoir été bercé dans son enfance par le hurlement de ces carnassiers qui venaient roder au cimetière.
Fenouillèdes : L’hémorragie démographique de la première moitié du XVIII è. réactivée principalement à destination du 11 et du 66. Dorénavant ceux du Fenouillèdes et des Corbières sont probablement plus nombreux en Conflent, Roussillon et Perpignan que dans leurs villages d’origine. A la faveur de la proximité, du progrès et des congés payés la rupture ne sera pas nette. > Démographies à 1750, 1799 et l’article TOPONYMES.
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